Cayman Brac est une des 3 îles de l’état des Iles Cayman qui se situe au Sud de Cuba et au Nord l’Ouest de la Jamaique. Les îles Cayman sont composées de Grand Cayman, l’île principale, la plus peuplée et la plus touristique et de 2 toutes petites îles: Little Cayman et Cayman Brac comptant respectivement 170 et 2000 habitants.
Nous arrivons à Cayman Brac après presque 2 semaines en Jamaïque. Nous retrouvons ici des îles à “taille humaine” pourrions nous dire puisque il ne faut que quelques heures de voiture pour en faire le tour. Cela rend la découverte à terre plus accessible. En Jamaïque, nous n’avions pas franchi le pas de la découverte à l’intérieur des terres qui nécessitait une location de voiture et de longues heures de route. Qui plus est, le Nord de la Jamaïque est une façade très touristique et courue des américains et tous les tarifs d’excursions et de location de voiture y sont très vite prohibitifs.
C’est donc un plaisir de retrouver une île comme Cayman Brac où tous les habitants se connaissent et vous accueillent à bras ouverts avec le sourire et sont toujours prêts à vous aider sans rien avoir à vous vendre!
Notre arrivée à Cayman Brac a pourtant été un peu rude. Vers 9H, après une après midi et une nuit de navigation, nous appelons à la VHF pour nous signaler à la Douane et à l’Immigration. C’est la première fois que la conversation est aussi fournie à la VHF où nous déclinons le nom du bateau, le port précédent, le port suivant, les raisons de notre venue,… D’habitude ces informations classiques sont saisies sur les formulaires mais pas demandées à la VHF. Je ne regrette pas de connaître mon alphabet international particulièrement utile pour épeler le nom du bateau: Yankee, Sierra, Uniform, November.
Les customs nous demandent alors de venir sur bouée au Sud de l’île pour nous aborder et faire monter à bord toutes les autorités compétentes. Nous naviguons par vent arrière et ne nous rendons pas compte de la houle mais au moment de prendre la bouée, nous réalisons que le mouillage ne sera pas d’une tranquillité absolue!
La prise de bouée est un grand moment d’anthologie. Anne y laisse notre gaffe (ndla: la gaffe est un grand crochet télescopique utilisé pour attraper les bouées ou récupérer un homme à la mer) qui coule par 15m de fond. La nouvelle panne du jour, l’embrayage du moteur Tribord qui patine en marche avant ne m’aide pas et la houle de 1m nous secoue dans tous les sens.
Bernard, le capitaine de Cardabelle nous sauve une fois de plus en venant en annexe nous aider à saisir le bout de la bouée. On y serait arrivés mais… Pas nécessairement très rapidement…
Nous recevons ensuite la visite des autorités. Ils nous abordent avec le gros semi rigide de la police et un beau gyrophare. La montée à bord est épique. La houle secoue les 2 bateaux dans tous les sens avec des amplitudes de plus ou moins 1 mètre. Chacun des officiels se lance (au sens litteral) dans Ysun tant bien que mal alors que je défends le bateau comme je peux de la coque du leur… Je me demande comment ils pourraient faire ce genre d’opération sur un monocoque…
Une fois à bord, nous sommes d’abord démoustiqués. Pour la modique somme de 30 USD (grrr…) le “pshit pshit”, l’officier vient démoustiquer toutes les cabines d’YSUN alors que nous sommes cantonnés à l’extérieur pour 10 minutes. Viennent ensuite les classiques formulaires des Douanes et de l’immigration. Ils repartent ensuite tous ( 5 personnes au total, avec rangers, uniformes et matraques) avec notre fusil harpon, prohibé dans ces eaux et donc confisqué pour la durée de notre visite.
Les eaux de Cayman Brac sont très célèbres pour leur clarté et leurs sites de plongée. En effet, en fin de journée, je mets le masque et le tuba et la transparence de l’eau est telle que je vois à 15m sans aucun problème. Je fais le tour du bateau et je réalise que notre bouée est amarrée par le fond à une énorme épave.
Nous sommes en fait amarrés à un destroyer russe de 96m de long, le Tibett ! Vestige des armées russes stationnées à Cuba, il a été coulé ici en 1998 pour servir de récif artificiel et de site de plongée. Il est très impressionnant avec ses 2 canons et sa tourelle intacte.
La houle se calme en soirée et nous assure une nuit à peu près calme mais dès le lendemain matin elle revient et nous pousse à mettre tout le monde à terre car il est impossible de faire école à bord dans ces conditions.
Une fois arrivés au ponton, nous sommes accueillis par un responsable qui nous annonce que nous devons changer de bouée immédiatement car un bateau de croisière arrive… En effet nous voyons à l’horizon la silhouette d’un énorme 4 mats qui se révélera être le Star Flyer qui était déja venu “surpeupler” notre plage déserte à Blanquilla il y a 2 mois!
Nous rebroussons chemin en annexe et libérons la bouée du destroyer Russe pour refaire la manœuvre un peu plus au Nord.
Cette fois nous réussissons du premier coup la prise de bouée et n’en sommes pas peu fiers!
Nous descendons à terre en annexe et nous installons dans un très beau parc de jeu pour enfants disposant également de tables de picnic, idéales pour faire école.
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