Toujours au mouillage de Prince Rupert’s Bay au Nord de la Dominique, nous partons visiter le Cabrits National Parc situé sur les 2 très beaux pitons qui ferment la baie vers le Nord.
Il est vraiment facile de visiter ce parc national car à son pied a été construit un ponton d’accueil des bateaux de croisière qui permet également d’y débarquer en annexe en demandant la permission au dockmaster lorsqu’aucun paquebot n’y est amarré. La route est alors directe en annexe depuis le mouillage! Attention cependant à amarrer son annexe correctement pour ne pas qu’elle n’évite sous le ponton et ne s’abime.
Situé à l’avant poste sur la route qui mène de Dominique en Guadeloupe, le Cabrits National parc a été baptisé de la sorte par les français qui y ont importé de nombreuses chèvres pour se constituer un garde manger entre deux expéditions en bateau. Le parc présente un point haut stratégique de défense de la baie. A l’image du Fort Napoléon dans la baie des Saintes à quelques miles de là, le fort Shirley était conçu pour détecter les navires pénétrant dans la baie et les expédier par le fond à coups de canon.
Découverte en 1493 par Christophe Colomb un dimanche ce qui lui a valu son nom, la Dominique a eu par la suite, à l’image d’autres îles de l’arc antillais, une tumultueuse Histoire ballottée entre Espagnols, Français et Anglais au gré des attaques et des signatures de traités.
Tout d’abord espagnole, ce sont les Français qui récupèrent l’île une première fois en 1625 par traité. Puis l’Histoire du XVII ième n’est qu’une succession d’occupation française ou britannique jusqu’à ce que Français, Anglais et Indiens Caraïbes signent en 1660 un traité proclamant l’île zone neutre. Cependant, pour les Français, la tentation est grande de peupler la Dominique depuis la Martinique ou la Guadeloupe voisines et de tirer profit d’un climat propice aux plantations de café dans lesquelles travaillaient de nombreux esclaves. En 1763 les Anglais revendiquent de nouveau leur emprise sur la Dominique que la France accepte par traité. Cependant, par deux fois les Français envahiront encore la Dominique jusqu’en 1814 où l’Entente Cordiale entre les ennemis héréditaires fige définitivement le statut Britannique de l’île. Enfin, en 1978, la Dominique prend définitivement son indépendance vis à vis de la Couronne Britannique et devient un Etat à part entière.
La Dominique a également une particularité unique dans la Caraïbe car il reste ici des descendants directs des Indiens Caraïbes, une des civilisations précolombiennes de la région. Ailleurs, toutes ces civilisations ont été tristement anéanties par les européens venus conquérir ces territoires mais ici, le relief leur a permis de se retrancher dans les montagnes et même de combattre sérieusement les Espagnols puis les Français et les Anglais. Leur résistance a été à ce point efficace que les anglais ont fini par leur attribuer une portion du territoire sous forme de réserve qui perdure encore aujourd’hui et qui abrite encore 2000 descendants directs des Indiens Caraïbe.
Le fort Shirley a été restauré dans les années 80 mais ses bâtiments ont tellement bien été restaurés qu’on peut parler ici de reconstruction à l’identique. La promenade dans ses allées est très agréable.
Au delà du fort d’où la vue sur la baie est magnifique, on peut également parcourir quelques sentiers courts (moins d’une heure) et très bien marqués qui sillonnent le parc.
L’un d’eux abouti à une petite plateforme située u sommet de l’île et qui défend l’accès Nord de la baie. Le canon étant complètement dissimulé dans la végétation, on imagine l’effet de surprise qu’il devait provoquer chez les navires intrus.
Aujourd’hui les canons on définitivement pris leur retraite et nous ont surtout permis d’avoir un joli support pour notre petite troupe.
Le Parc abrite une très belle forêt semi tropicale beaucoup plus sèche que les forêts du centre du pays. Autour du fort, le parc est entretenu avec la rigueur héritée des britanniques et pas un brin d’herbe ne dépasse. On y trouve de magnifiques et gigantesques arbres.
Sur le sentier on croise de nombreux anolis, petit lézard assez curieux et peu craintif d’une dizaine de centimètres qui se laisse approcher pour la photo.
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