Nous sommes en 2011. Il y a maintenant un peu plus d’un an, en Martinique, naissait l’idée de faire du bateau en famille. Et depuis septembre 2010, en club de voile pour moi, en stage avec notre skipper formateur pour Anne et moi, nous préparons cet instant où, au Crouesty, nous avons embarqué toute la famille dans notre première (modeste) aventure nautique!
Pour notre première semaine en bateau nous avions choisi un Oceanis 323 DL, un bateau très confortable à l’intérieur et à l’extérieur mais une vraie trapanelle comme dirait Julien, notre prof! 😉 En langage Pauline, une trapanelle c’est une savonnette d’où le nouveau nom de baptême que les filles ont donné au bateau 😉
Cette appellation, un peu inspirée par le cap’tain vient de son manque de manœuvrabilité au port surtout mais aussi de son comportement peu marin (remonte très mal au vent) déja constaté en Mai d’ailleurs…
La prochaine fois on fera un meilleur choix 😉
nous avons passé nos 3 premiers jours de croisière avec Julien, notre skippeur instructeur à bord. Outre ses excellents conseils et la poursuite de notre formation, sa présence tombait à point nommé puisque la météo capricieuse de cet été en Bretagne nous avait réservé 3 jours de temps à ne pas mettre une poussinette dehors!
Grâce à Julien qui connait le coin comme sa poche, nous avons pu naviguer presque normalement dans le Golfe du Morbihan, abrités de la mer et du vent forts de la baie de Quiberon.
Le premier soir, nous avons fait escale dans le petit port de Vannes. Pour y arriver, il faut aller presque tout au fond du Golfe du Morbihan et remonter la « rivière de Vannes ». On entre dans cette rivière à marée haute et aux heures d’ouverture du pont routier qui laisse passer les bateaux à heures fixes en tournant sur lui même.
Le port de Vannes est magnifique et s’ouvre sur le coeur de la vieille cité bretonne.
Durant les 3 premiers jours, les filles se sont adaptées progressivement à la vie à bord. La première sortie du port du Crouesty était plutot sportive, par 30 noeuds de vent et une mer peu sympathique mais aussitôt abrités dans le golfe du Morbihan, Pauline et Lucie se sont très vite habituées!
Après la nuit dans le port de Vannes, nous avons jeté l’ancre près d’une île privée, l’île de la Jument sur laquelle nous avions la petite plage pour sous seuls!
Évidemment, le premier trajet en annexe pour débarquer sur la plage était en lui même une petite aventure qui, pour cette fois ne se révéla pas trop périlleuse.
Après une nuit sur une bouée près de l’île d’Arz, nous faisons de nouveau route vers le Crouesty pour y déposer Julien qui nous quitte après nous avoir prodigué quelques conseils sur la suite de notre croisière. En effet, la météo du lendemain promet d’être plus sportive et Julien nous conseille de passer la journée à l’Ile de Houat en ralliant les 10 miles qui nous en sépare le soir même!
Vers 18h, nous sommes maintenant « seuls maîtres » à bord de notre bateau!
Ce n’est pas sans un certain frisson que je largue la dernière amarre qui nous retient au ponton. La manœuvre de sortie se déroule pour le mieux malgré un bateau toujours très difficile à barrer au port. Une fois sortis, dans un petit vent idéal, nous sortons les voiles et mettons le cap vers l’île de Houat!
Nous atteignons Houat en début de soirée et nous jetons l’ancre dans une superbe baie bordée d’une interminable plage sauvage.
La journée du Mardi sera consacrée à la visite de l’île de Houat et à la plage pour les filles.
Les filles prennent peu à peu possession de notre nouvelle « voiture » nautique qui nous permet de rallier la plage depuis le bateau. Les vagues, assez nombreuses ce jour là, vaudront à Pauline une petite thalasso dont elle se serait bien passée (et les parents se seraient passés des cris et pleurs divers). Il faut dire qu’accoster sur une plage est toujours assez périlleux. Il faut choisir la bonne vague pour surfer vers la plage tout en sortant son rafiot de l’eau suffisamment rapidement pour ne pas recevoir la vague suivante sur la tête. C’est un exercice dont on ressort rarement sec 😉
L’ile de Houat ressemble un peu à Belle Ile en miniature et nous retrouvons avec plaisir les côtes rocheuses découpées sur les flancs desquelles abondent les fleurs sauvages.
La vie à bord était vraiment agréable. En fait peut être que de vivre dans 55m² à Paris nous prépare à vivre dans de petites surfaces. La petite surface du bateau présentant l’immense avantage d’avoir la mer pour jardin et l’horizon pour limites!
Ici Pauline nous fait visiter sa cabine:
Alors que maman et Lucie terminent leur grasse matinée dans la cabine des grands à l’arrière.
Nous prenons nos marques pour la sécurité à bord lors des navigations. Avec Julien, nous avions tout d’abord laissé Pauline et Lucie attachées mais libres dans le cockpit ce qui s’est révélé un peu difficile à gérer… Le caractère de Lucie ne lui permet pas, en effet, de rester assise sur la banquette. C’est Julien quoi nous avait conseillé le siège auto que nous avons fixé juste avant la descente. Dans le harnais de son siège qu’elle adore, Lucie s’est retrouvée rassurée dans un univers qu’elle connait et surtout, elle ne pouvait plus grimper partout. 😉
Pauline est équipée d’un gilet de sauvetage et d’un harnais d’escalade auquel j’ai fixé un bout de corde lui même amarré au bateau. Le long des bords du bateau, nous avons en plus, ajouté des filets pour parer toute chute.
Pour compléter le dispositif de sécurité, Anne et moi disposons d’un gilet autogonflant et d’un harnais qui nous permet de nous attacher si besoin et lors des déplacements sur le pont à l’avant.
Malgré le GPS du bord et les cartes électroniques si pratiques, Pauline et Lucie préfèrent préparer l’itinéraire à l’ancienne avec un carte marine et une règle de CRAS, les instruments du vrai marin! Pauline a même réussi à trouver le parc Montsouris sur la carte… Elle ira loin cette petite 😉
Le vent nous pousse sur l’isthme de la presqu’ile de Quiberon pour notre dernière escale où nous trouvons une petite plage accueillante et des rochers à explorer.
Et bien entendu des châteaux à faire!
Pour la fin du séjour, le Bretagne nous offre une dernière journée magnifique précédée par une soirée qui ne l’était pas moins. Nous avions prévu de rentrer passer la nuit dans le port voisin mais le confort de cette petite plage nous pousse à prendre la décision d’y laisser notre ancre jusqu’au dernier moment. Le bateau c’est aussi cette liberté de voguer vers d’autre horizons ou tout simplement de rester à un endroit qui nous plait!
Le beau temps et la mer totalement calme nous permettent même de faire quelques clichés sur l’annexe au retour. Anne apprend le maniement de ce petit bateau bien pratique.
Nous remettons les voiles vers midi le dernier jour pour rentrer au port et rendre le bateau. Cette fois Pauline est totalement adaptée à la navigation et reste avec moi dehors alors que sa petite sœur commence sa sieste à bord. Pauline a même aperçu le trimaran de course Gitana 11, grande formule 1 des mers qui filait à tout allure!
Après quelques heures de navigation, nous amarrons le bateau une dernière fois au port du Crouesty, manœuvre que le capitaine ne fut pas peu fier de réussir malgré l’habituelle tension nerveuse qui accompagne ces mouvements de précision à faire accomplir à un bateau de plusieurs tonnes…
Ainsi se termine notre première semaine bateau sur une très bonne impression d’essai réussi et ceux, malgré la météo capricieuse de cet été.
Les filles se sont très bien acclimatées à la vie à bord et nous avons réussi à trouver un bon rythme entre la navigation et les sorties à la plage.
Cette première escapade appelle bien évidement d’autres aventures!
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