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juil 26

La catastrophe de la Montagne Pelée en 1902, plus grande destruction volcanique du XXième siècle

St Pierre est au Nord de la Martinique, en contrebas du volcan de la Montagne Pelée. Nous atteignons cette première escale en Martinique après quelques heures de navigation dans le canal de le Dominique.

Le mouillage est confortable même si la bande de profondeur acceptable pour jeter l’ancre est étroite et oblige de s’approcher de la côte et de faire attention à l’évitage avec les autres bateaux. Le fond est de très bonne tenue.

On arrive à terre par le grand ponton des ferrys où l’on peu laisser son annexe en prenant soin de mettre une ancre en arrière car le ponton est assez haut.

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St pierre est une bonne escale pour les bateaux, permettant de faire facilement un avitaillement aux petites supérettes du front de mer. Nous y trouvons également une laverie automatique (à gauche, aux pieds de remparts en tournant le dos à la plage) pour notre linge.

Historiquement, St Pierre est surtout une ville dont le cours a été bouleversé par l’éruption volcanique la plus meurtrière du XXième siècle.

L’arc antillais compte neuf volcans actifs formés par la zone de subduction entre la plaque atlantique et la plaque Caraïbes. Le volcanisme est donc omniprésent ici comme nous l’avons vu en Dominique ou à St Lucie par exemple. Toutes les îles du secteur sont d’ailleurs d’origine volcanique.

Le 8 Mai 1902 à 7h52, alors que le volcan de Martinique, la Montagne Pelée se manifeste déja depuis plusieurs jours, son sommet explose et une nuée ardente dévale ses pentes détruisant absolument tout sur son passage. 30 000 habitants de St Pierre perdent la vie en une minute, terrassés sur place par un mélange de gaz toxiques à 1000°C, une pluie de roches volcaniques et une onde de choc se déplaçant à 1620km/h (supérieure à la vitesse du son).

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Depuis plusieurs jours déjà, des coulées de boue avaient fait de nombreuses victimes sur les pentes du volcan et les cendres avaient par plusieurs fois recouvert St Pierre. Autant de signes avant coureurs qui ne furent pas pris au sérieux par les autorités, alors en plein “entre 2 tours” des élections législatives. Le gouverneur est même venu depuis Fort de France s’installer avec son épouse le 7 mai pour convaincre la population que le risque était inexistant.

Pour les bateaux mouillés dans la rade, un ordre du gouverneur leur interdisaient tout simplement de quitter la baie de St Pierre! Lorsque, menacé par les douaniers de lourdes sanctions, le capitaine italien de l’Orsolina, désobéit à cet ordre et quitte St Pierre le 7 mai, il leur déclare “[les sanctions], qui me les appliquera ? Demain vous serez tous morts”.

Une triste prophétie qui se réalise à l’exception près de 3 survivants à terre sur 30 000 habitants ainsi que 20 marins ou passagers des bateaux sur l’ensemble des nombreux navires restés ancré devant la ville. Tous les autres habitants ont péri dans la catastrophe presque instantanément.

Le survivant le plus célèbre était un certain Louis Auguste Cyparis qui avait été jeté au cachot de la prison la veille pour avoir participé à une rixe dans un bar.

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Malgré de lourdes brûlures, les murs épais du cachot adossé à une paroi rocheuse et doté de petites ouvertures lui avaient évité le pire. Il fut gracié et engagé par le cirque américain Barnum pour raconter son histoire de survivant de l’apocalypse dans tous les Etats Unis.

On visite encore aujourd’hui à St Pierre les ruines de la prison au sein de laquelle le petit cachot est resté intact. Les conditions exceptionnelles qui ont permis la survie de cet homme et, malgré cela, les brûlures dont il a été victime donnent une idée de la violence inouïe de la catastrophe. La chaleur produite par la nuée ardente fut tellement intense qu’elle fit même fondre le cuivre et le verre!

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La destruction de St Pierre marque également la chute de la cité qui fut la capitale économique et culturelle de la Martinique avant 1902. Jusqu’à la catastrophe, le port de St Pierre rayonnait dans toute la région, accueillant de nombreux navires étrangers venus charger du sucre ou du rhum produits en Martinique.

La ville, appelée “Le Petit Paris des Antilles” avait une intense vie culturelle et disposait d’un théatre où se produisaient des artistes de renommée internationale.

Du théâtre, il ne reste que des ruines mais on distingue encore la scène, la fosse d’orchestre et un beau parvis à double escalier.

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L’éruption de 1902 marque le déclin de St Pierre et l’avènement de Fort de France qui, déjà résidence du Gouverneur, devint la capitale économique de l’île suite à la catastrophe.

L’éruption de la Montagne Pelée marque également le début de la volcanologie moderne comme science à part entière et non plus comme branche de la géologie. C’est aussi la première fois que les volcanologue purent observer et décrire le phénomène extrêmement dangereux de nuée ardente. Ce type d’éruptions fut d’ailleurs par la suite appelé péléenne en référence à la Montagne pelée. Contrairement aux volcans effusifs qui crachent de la lave (comme à Hawai), les volcans péléens explosent violemment, générant les nuées ardentes particulièrement meurtrières.

Pour terminer la ballade, nous passons un peu de temps à observer le coucher de soleil sur la belle rade de St Pierre depuis les remparts qui la surplombent.

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