Début 2010: le déclic!

Nous lisons un article sur une famille de 5 enfants qui a tout laché pendant un an, sans aucune connaissance en navigation, pour traverser l’Atlantique et passer 1 an dans les Antilles d’île en île.

Il en ont même tiré un livre!

L’aventure est tentante: nos enfants grandissent trop vite, nos vies sont passionnantes mais comme beaucoup de citadins qui travaillent à plein temps, nous courrons beaucoup…

Voyager un an, prendre le temps de découvrir de nouveaux paysages, être à la mer tous les jours, être sur la mer, au gré du vent, prendre le temps de la rencontre,…

Anne embarque sur le projet attirée par le temps de pause et de vie en famille que cela nous promet. En bonne maman stressée, il va falloir en faire une capitaine en second!

Quand à moi, je planifie déjà: il faut:

1. Apprendre à naviguer
2. Avoir le budget
3. Oser!

 

Mai 2010: les premiers bords à la voile, mais ça penche un bateau!!

Cette idée d’année sabbatique familiale à la voile, c’est bien joli mais nous ne sommes jamais montés sur un voilier! Et si c’était compliqué le bateau? Grâce à Miguel, un ami martiniquais, nous embarquons pour 3 jours de navigation autour du Marin.

Pauline, qui a 3 ans, adore, Lucie n’en fait qu’à sa tête à bord, il faut dire qu’elle vient de souffler sa première bougie et qu’elle crapahute bien!

 

Le temps est idéal pour la voile, un peu musclé pour les mamans que nous débarquons le dernier jour pour aller rendre le bateau au Marin. 5H de navigation au près serré. Dis Miguel c’est normal qu’il penche le bateau????

En quelques mots, Miguel m’explique que le monocoque, un Sun Odissey 36 dispose d’une quille de 1,8m sous l’eau et ne peut donc pas se retourner. Première leçon de voile (et de physique puisque la quile exerce sur le bateau un couple de force d’autant plus fort que la gite est marquée!): un monocoque ça penche et c’est normal!

Deuxième leçon de voile: on passe sa vie à régler des problèmes techniques! Ici c’est le moteur d’annexe qui se montre capricieux et nous rend l’accostage sur la plage plus difficile.

Mais cette mer turquoise, ce ciel limpide, la sensation de liberté et le vent qui lance le bateau à près de 5 Noeuds, les couchers de soleil des Caraibes, c’est décidé je me met à la voile!

2010 Le début de la formation!

En rentrant, je trouve le site d’une famille: les Perrin, ayant eu le même projet qui mentionnent un certain Julien Marsallon (sa page Facebook), skipper professionnel à la Trinité, qui les a formé avant leur départ.

Quelques emails plus tard, c’est décidé, Julien sera notre formateur.

Son approche est originale et complètement adaptée à notre programme: puisqu’à bord avec des enfants qui ne participent pas aux manœuvres, un des adultes doit rester disponible pour les enfants, c’est donc un programme de navigation et de manœuvres en solitaire qu’il faut assimiler. Julien connait toutes les astuces qui permettent de préparer un virement, de s’économiser pendant les manœuvres de port, de les rendre surtout moins scabreuses. Il m’apprend à faire un inventaire complet du bateau lors de sa prise en main, de vérifier tous les points vitaux du bord.

En parallèle, je m’inscrit au CCIF, un club à Paris qui organise des cours et des sorties en Bretagne. Ces sorties en équipage me permettront d’accumuler des miles et des compétences supplémentaires toute l’année. Qui plus est l’ambiance est excellente et les chefs de bord du club sont de vieux loups de mer et d’excellents formateurs!

 

Mai 2011: première location de bateau

C’est avec Thomas, un ami qui règle les voiles comme personne, que je loue mon premier bateau, un an jour pour jour après avoir découvert la voile.

 

D’aucun diront que c’était un peu… osé… De louer si vite… Mais la météo était de notre coté et c’est par petit temps que nous rallions la Trinité à Belle Ile, essuyant tout de même un  orage sur la route!

Le 2ième soir, nous faisons relâche dans un des plus beaux mouillages de la côte sauvage de Belle Ile: Ster Ouen. Mouillage pas évident à gérer puisqu’il nous faut remonter la dérive pour approcher au plus près de la côte et aller porter une amarre à terre pour empêcher le bateau de tourner sur les rochers pendant la nuit!

Nous rentrons le dimanche après 3 jours de très belle navigation en Baie de Quiberon.

 

2011, formation avec ma capitaine en second

Cette fois, Anne est de la partie, avec Julien, nous répétons les manoeuvres d’Homme à la mer et toutes les manoeuvres que Julien m’avait appris pour naviguer en solo. La météo est idéale, un bon 15 noeuds de vent établi et un terrain de jeu sans entrave: la baie de Quiberon.

 

Sous l’oeil vigilent de Julien, Anne prend la barre du First 31.7 que nous avons loué pour ce premier week end sans enfant depuis plusieurs années! Cette fois c’est du sérieux (anne est d’ailleurs très concentrée!), cet été nous embarquons pour la première fois les enfants dans l’aventure!

Eté 2011: les enfants d’abord!

Nous avons réservé un dériveur Océanis 321 bi-safrans pour une semaine.

C’est le premier contact des enfants avec la voile. Nous avons demandé à Julien de nous accompagner les premiers jours. Nous naviguons dans le Golfe du Morbihan car la Baie de Quiberon est un peu trop agitée pour les mousses du bord et leurs capitaines débutants.

Nous visitons Vannes, l’île de la Jument, lîle d’Arz puis julien nous lâche et c’est notre premier  bord en famille vers l’île de Houat.

Premières astuces sécurité du bord pour les enfants:

• Le baudrier d’escalade qui nous permet de les longer au bateau avec un bout de corde d’escalade de telle façon qu’il ne puisse pas s’approcher des bords du bateau
• Le siège auto (ben oui ça devient le siège bato du coup) pour Lucie
• Le filet que j’apporte et que je fixe sur les cotés du bateau (en bateau on parle de filières) qui évitent que les enfants ne glissent entre les filières au mouillage
• Evidemment les gilets pour tout le monde!

Les filles appréhendent leu nouveau terrain de jeu, la navigation également!

2012: premiers bords aux Antilles en Catamaran

Juillet 2012 c’est la naissance de Baptiste. Quelques jours auparavant, nous avons réservé un catamaran une semaine en Martinique pour les vacances de la Toussaint. C’est le dernier essai avant l’année sabbatique.

Nous prenons en main ce bateau qui n’a rien à voir avec un monocoque. Stable sur l’eau, il ne gite pas. Nous avons un temps magnifique toute la semaine et rencontrons même un banc de Dauphins qui joue à l’avant du bateau.

Les enfants adorent leur nouveau terrain de jeu, Baptiste fait ses premiers bords à à peine 4 mois.

 

 

 Mars 2014: les annonces

S’il y a bien une chose qui vous aide à larguer les amarres c’est bien de parler de votre projet!

Si certains étaient dans la confidence du projet depuis assez longtemps, nous avons décidé d’en parler à nos familles  en mars 2014 puis dans nos milieux professionnels.

S’il est une mauvaise raison que certains retiennent pour ne pas partir c’est bien la crainte de la façon dont le projet peut être reçu par l’entourage professionnel ou la famille. Pour m’être fait des noeuds au cerveau pendant de nombreuses nuits et avoir été surpris de la façon positive dont les gens ont reçu notre projet voici l’enseignement que j’en tire.

Nous avons tous au fond de nous ce rêve d’évasion ou ce rêve de nous poser un peu pour s’arrêter, prendre du recul pour profiter de la vie autrement.

Certains n’en trouveront pas les ressources matérielles
Certains n’oseront pas
Nous seront ce ceux qui osent! Et finalement, bien préparé ce n’est pas si difficile d’aller au bout de ses rêves! Ca vaut le coup!