jan 16

Grand Cayman, notre escale technique

Nous sommes depuis 6 jours à Grand Cayman mais les journées passent très rapidement, au moins pour moi qui suis à la manoeuvre pour mettre tout techniquement en ordre avant Cuba.

De toutes façons, quand bien même nous aurions voulu partir, le vent est quasi inexistant en ce début de semaine et il est orienté Nord ce rend impossible (ou très long) la remontée vers Cienfuegos, notre port d’entrée Cubain, situé plein Nord!

Nous avons donc commencé par montrer l’embrayage du moteur Tribord à un mécano. Il nous l’a réparé en moins de 24h. La goupille de l’axe du sélecteur de vitesse était partie ce qui a entraîné un patinage de la commande du moteur en marche avant. Une goupille maison refabriquée en un rien de temps et nous voila de nouveau aux commandes de 2 moteurs fonctionnant normalement.

Nous avons également fait notre première vidange de l’huile moteur. 2,5L d’huile à pomper et à remplacer par de la nouvelle, en deux exemplaires évidemment puisque les moteurs sont au nombre de 2. Tout s’est bien passé malgré mes craintes. Finalement je commence à prendre le pli en mécanique! Rendez vous dans 150h de moteur pour la prochaine vidange…

Pour faire bonne mesure, j’ai également été faire ma moisson de courroies à terre dans les magasins auto. Je sais maintenant que celles fournies au départ étaient trop larges de 0,5mm et pas assez souples. J’en ai trouvé une de plus à essayer ce qui me fait un stock de 6 courroies de rechange… Mais non, ça ne nous stresse pas les courroies 😉 En tout cas, on commence à dompter la bête, la courroie Volvo un peu usée mais fonctionnelle de Cardabelle ne montre aucun signe d’usure à Tribord.

Il a également fallu recoudre le lazy bag, le ‘sac’ fixé sur la baume dans lequel on descend la grand voile pour la ranger. La nuit avant d’arriver ici, l’armature du lazy bag en est sortie ce qui provoqué le coincement de la bosse de ris dans le sac au moment d’étarquer le 3ième ris. Un coup de manivelle de winch en pleine nuit par 30 noeuds de vent et…crac… Une bonne journée de couture! Après avoir cherché en vain la seule “sailmaker” de l’île, toujours sur répondeur… Comme toujours, nos amis de Cardabelle nous sont d’un secours infini en nous prêtant le matériel et en nous prodiguant des conseils.

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Enfin, le carburateur d’annexe donnant des signes d’encrassage, il a fallu le démonter, le nettoyer et le remonter pour éviter de tomber en rade au mauvais moment… Idem pour le lanceur dont la corde était élimée et menaçait de rompre (le lanceur c’est la poignée que l’on tire pour lancer le moteur)

Pour ceux qui imaginent un seul instant qu’on s’ennuie en bateau… Je n’ai jamais eu autant les mains dans le cambouis que depuis ces derniers jours! Dommage que je ne puisse pas fabriquer un nouveau safran à Ysun. Nous attendons des nouvelles du chantier pour en recevoir un neuf.

Au delà du temps que cela prend et des quelques moments de tension que les casses peuvent générer, je me sens progresser dans des domaines que j’ignorait absolument en partant comme la mécanique. La belle boite à outils achetée avant de partir est d’un très grand secours et je me prend même à aimer ça… Quand j’arrive finalement à résoudre les problèmes!

jan 15

Bonne année 2015!

Nous souhaitons à tous les lecteurs du site web et tous les abonnées une excellente année 2015!

A très bientôt

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jan 11

Cayman Brac, une toute petite île à l’accueil exceptionnel

Tous les “brackers” – c’est leur nom –  que nous rencontrons sont exceptionnellement gentils. Tous les conducteurs des voitures que nous croisons nous font de grands signes. Une dame s’arrête même pour nous indiquer le parc de jeu et discuter un peu avec nous.

Notre mouillage se situe juste à coté de l’aéroport de l’île qui dispose des infrastructures nécessaires à l’accueil de gros avions comme les 737. C’est impressionnant pour une île de 2000 habitants. Il faut dire que nous sentons l’influence et les moyens financiers des îles Cayman, paradis fiscal notoire et il y a peu, 5ième place financière mondiale! Tout sur l’île est à l’image de l’aéroport. Routes parfaites, hôpital flambant neuf, magnifique terrain de foot, grandes maisons de style américain et gros SUV made in USA.

Laissant Anne avec les filles au parc pour l’école, je me décide à faire un petit tour à pieds avec Baptiste. En bord de mer, nous croisons un homme et son fils, je suis également avec mon pitchoun de 2 ans et la discussion débute naturellement. Marcello est natif de Cayman Brac et y exerce la profession de pompier à l’aéroport. Il reçoit son fils dont la maman vit à Grand Cayman. Je lui explique aussi notre voyage, ce qui nous amène ici et au bout de quelques minutes de conversation, il va chercher dans sa voiture un de ses polos de pompier des Cayman et me l’offre!

Il me demande alors si nous avons visité toute l’île ce à quoi je lui réponds par la négative. En effet, l’agence de location de voiture n’a plus de disponibilité. En quelques secondes, il me propose de monter dans sa voiture, file au parc de jeu pour récupérer Anne et les filles et nous fait visiter toute son île.

Pendant 2h30, il nous fait sillonner les 20km de long de Cayman Brac du Nord au Sud jusqu’à la tombée du jour.

Marcello nous explique qu’il aime beaucoup vivre ici. Tous les habitants se connaissent et vivent dans une sécurité absolue, maisons et voitures ouvertes. Il apprécie particulièrement le calme qui règne sur l’île. C’est vrai que la douceur et la joie de vivre sont vraiment palpables!

L’île s’appelle Cayman Brac car le mot “Brac” signifie falaise en Gaelic et l’île est en effet exceptionnelle par la présence d’une falaise de 50 à 100m de haut qui la parcoure du Nord au Sud et que nous avons aisément repéré en arrivant par le Nord.

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Les habitations se sont d’abord développées au pied de la falaise puis, les moyens évoluant, sur la falaise.

La falaise, le “bluff” a longtemps servi d’abris aux habitants de l’île lors du passage des cyclones. En effet, la falaise comporte des cavités qui permettent de passer les heures les plus mouvementées des cyclones derrière les parois solides et les petites ouvertures de ces petites grottes.

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Aujourd’hui, des abris cycloniques en béton sont construits sur la falaise et sont utilisés si un cyclone passe sur l’île pour servir de refuge aux habitants.

Tout au Nord de l’île, en faut de la falaise se trouve le phare très visible depuis la mer compte tenu de la hauteur du “bluff”.

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En 2h nous avons fait le tour de l’île grâce à Marcello qui nous a offert une des plus belles rencontres avec les gens des pays que nous visitons! Nous lui donnons rendez vous le lendemain après son travail pour venir boire un verre sur Ysun avec son fils qui pourra jouer avec nos enfants avec notre départ prévu également demain.

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Malheureusement, le lendemain la forte houle nous commande de rester dans le bateau au mouillage, secoués comme en pleine mer mais incapables de débarquer petits et grands à terre tellement la mer chahutait annexe et catamaran. Nous n’avons pas pu recevoir Marcello et son fils à bord avant de mettre les voiles pour Grand Cayman, notre port suivant.

Eh bien, Marcello, en bon îlien connaissant la mer et ayant compris qu’il ne monterait pas à bord, m’appelle à la VHF en me demandant de venir au ponton, il avait en fait préparé des coloriages de pompiers pour les enfants et un morceau de la pierre spécifique aux Iles Cayman, la Caymenite, polie spécialement pour nous! Nous quittons Cayman Brac, emportant avec nous le sourire de Marcello et son accueil exceptionnel!

Le soleil se couche sur le bluff, il est temps de quitter l’île pour une nuit de navigation vers Grand Cayman.

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jan 11

Arrivée houleuse à Cayman Brac dans les îles Cayman

Cayman Brac est une des 3 îles de l’état des Iles Cayman qui se situe au Sud de Cuba et au Nord l’Ouest de la Jamaique. Les îles Cayman sont composées de Grand Cayman, l’île principale, la plus peuplée et la plus touristique et de 2 toutes petites îles: Little Cayman et Cayman Brac comptant respectivement 170 et 2000 habitants.

Nous arrivons à Cayman Brac après presque 2 semaines en Jamaïque. Nous retrouvons ici des îles à “taille humaine” pourrions nous dire puisque il ne faut que quelques heures de voiture pour en faire le tour. Cela rend la découverte à terre plus accessible. En Jamaïque, nous n’avions pas franchi le pas de la découverte à l’intérieur des terres qui nécessitait une location de voiture et de longues heures de route. Qui plus est, le Nord de la Jamaïque est une façade très touristique et courue des américains et tous les tarifs d’excursions et de location de voiture y sont très vite prohibitifs.

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C’est donc un plaisir de retrouver une île comme Cayman Brac où tous les habitants se connaissent et vous accueillent à bras ouverts avec le sourire et sont toujours prêts à vous aider sans rien avoir à vous vendre!

Notre arrivée à Cayman Brac a pourtant été un peu rude. Vers 9H, après une après midi et une nuit de navigation, nous appelons à la VHF pour nous signaler à la Douane et à l’Immigration. C’est la première fois que la conversation est aussi fournie à la VHF où nous déclinons le nom du bateau, le port précédent, le port suivant, les raisons de notre venue,… D’habitude ces informations classiques sont saisies sur les formulaires mais pas demandées à la VHF. Je ne regrette pas de connaître mon alphabet international particulièrement utile pour épeler le nom du bateau: Yankee, Sierra, Uniform, November.

Les customs nous demandent alors de venir sur bouée au Sud de l’île pour nous aborder et faire monter à bord toutes les autorités compétentes. Nous naviguons par vent arrière et ne nous rendons pas compte de la houle mais au moment de prendre la bouée, nous réalisons que le mouillage ne sera pas d’une tranquillité absolue!

La prise de bouée est un grand moment d’anthologie. Anne y laisse notre gaffe (ndla: la gaffe est un grand crochet télescopique utilisé pour attraper les bouées ou récupérer un homme à la mer) qui coule par 15m de fond. La nouvelle panne du jour, l’embrayage du moteur Tribord qui patine en marche avant ne m’aide pas et la houle de 1m nous secoue dans tous les sens.

Bernard, le capitaine de Cardabelle nous sauve une fois de plus en venant en annexe nous aider à saisir le bout de la bouée. On y serait arrivés mais… Pas nécessairement très rapidement…

Nous recevons ensuite la visite des autorités. Ils nous abordent avec le gros semi rigide de la police et un beau gyrophare. La montée à bord est épique. La houle secoue les 2 bateaux dans tous les sens avec des amplitudes de plus ou moins 1 mètre. Chacun des officiels se lance (au sens litteral) dans Ysun tant bien que mal alors que je défends le bateau comme je peux de la coque du leur… Je me demande comment ils pourraient faire ce genre d’opération sur un monocoque…

Une fois à bord, nous sommes d’abord démoustiqués. Pour la modique somme de 30 USD (grrr…) le “pshit pshit”, l’officier vient démoustiquer toutes les cabines d’YSUN alors que nous sommes cantonnés à l’extérieur pour 10 minutes. Viennent ensuite les classiques formulaires des Douanes et de l’immigration. Ils repartent ensuite tous ( 5 personnes au total, avec rangers, uniformes et matraques) avec notre fusil harpon, prohibé dans ces eaux et donc confisqué pour la durée de notre visite.

Les eaux de Cayman Brac sont très célèbres pour leur clarté et leurs sites de plongée. En effet, en fin de journée, je mets le masque et le tuba et la transparence de l’eau est telle que je vois à 15m sans aucun problème. Je fais le tour du bateau et je réalise que notre bouée est amarrée par le fond à une énorme épave.

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Nous sommes en fait amarrés à un destroyer russe de 96m de long, le Tibett ! Vestige des armées russes stationnées à Cuba, il a été coulé ici en 1998 pour servir de récif artificiel et de site de plongée. Il est très impressionnant avec ses 2 canons et sa tourelle intacte.

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La houle se calme en soirée et nous assure une nuit à peu près calme mais dès le lendemain matin elle revient et nous pousse à mettre tout le monde à terre car il est impossible de faire école à bord dans ces conditions.

Une fois arrivés au ponton, nous sommes accueillis par un responsable qui nous annonce que nous devons changer de bouée immédiatement car un bateau de croisière arrive… En effet nous voyons à l’horizon la silhouette d’un énorme 4 mats qui se révélera être le Star Flyer qui était déja venu “surpeupler” notre plage déserte à Blanquilla il y a 2 mois!

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Nous rebroussons chemin en annexe et libérons la bouée du destroyer Russe pour refaire la manœuvre un peu plus au Nord.

Cette fois nous réussissons du premier coup la prise de bouée et n’en sommes pas peu fiers!

Nous descendons à terre en annexe et nous installons dans un très beau parc de jeu pour enfants disposant également de tables de picnic, idéales pour faire école.

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jan 05

Vogue la galette

Hier c’était l’épiphanie. Nous avons d’abord cherché de quoi faire une galette frangipane mais, si la poudre d’amande existe en Jamaïque à prix d’or, la pâte feuilletée c’est une autre histoire! Impossible de la trouver en frais ou en congelé. J’imagine que c’est une spécialité française… Et quant à la faire nous même, nous n’en avons pas eu la témérité!

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Nous avons donc réalisé la galette avec les moyens du bord: pâte brisée, poires en boite et chocolat, une pièce de monnaie en guise de fève^et des couronnes dessinées par les enfants. Le résultat a finalement été fort correct et nous avons pu tirer les rois avec nos amis de Cardabelle.

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Les enfants sous la table du cockpit pour la distribution des parts.

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C’est Anne qui fût la reine de la journée!

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jan 04

Le plein s’il vous plait!

Un bateau à voile ça marche avec le vent certes mais (malheureusement), nous sommes également obligés d’utiliser les moteurs:

  • Quand le vent tombe en panne et que nous devons tracer la route pour arriver avant la nuit
  • En manoeuvres dans les ports, les mouillages,…
  • Quand le soleil ne s’est pas montré suffisamment généreux avec nos panneaux et qu’il nous faut recharger les batteries à l’aide de l’alternateur
  • Systématiquement si nous mettons en route le désalinisateur pour transformer l’eau de mer en eau douce

Ce sont ces deux dernières utilisations qui nous ont fait consommer le plus de carburant à ce jour. En effet, nous manquons assez rarement de vent. L’exception notable étant la côte sous le vent de Grenade et un petit bord au Nord de la Jamaique. Nos moteurs tournent donc la plupart du temps pour faire du désal ou recharger les batteries.

Nous disposons à bord d’une réserve de 260L de Gasoil soit de quoi alimenter nos moteurs pendant 130h si nous les faisons tourner simultanément. C’est bien plus qu’il ne nous en faut entre 2 ports disposant d’un ponton carburant.

Il y a 2 manières de faire le plein. La première, la plus “commode” est d’amener le bateau à un ponton carburant. C’est la station service du plaisancier. Elle fonctionne exactement comme une station service routière. Quand je dis “commode”, c’est en excluant les manoeuvres de ponton pour amarer le bateau mais finalement ces manoeuvres sont en général plus faciles que la moyenne car les pontons carburants sont bien souvent protégés par un revêtement plastique ou tissu pour éviter d’érafler la coque et le pompiste est toujours là pour prendre vos amarres et vous guider pour l’appontage.

La seconde manière, c’est en ayant suffisamment de jerricans à bord pour transvaser en annexe son gasoil entre la pompe et le bateau.

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Ce matin, j’ai choisi la méthode “jerricans” grâce à nos amis Cardabelle qui m’ont gentiment prêté les leurs.

L’inconvénient de cette méthode est tout de même qu’on risque d’en mettre partout en manipulant les bidons…

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jan 04

Les dauphins du nouvel an

C’est toujours un grand moment de rencontrer ces cétacés en navigation et tellement plus satisfaisant de penser que c’est eux qui décident de venir nous voir et jouer un peu avec le bateau plutot que nous qui allons voir un spectacle de dauphins en captivité dans un delphinarium!!

Cette fois c’est Cardabelle qui nous devance et nous prévient à la VHF qu’ils viennent de croiser un banc de dauphins.

Nous équipons les enfants avec leurs gilets et harnais afin qu’ils puissent être en sécurité à l’avant en navigation. A la barre c’est le pilote automatique qui gère et ensuite le jeu c’est de faire le plus de bruit possible pour accueillir nos amis dauphins. Ils sont très grégaires et aiment le bruit, les cris, qu’on les applaudisse. Ils restent d’autant plus longtemps qu’ils sentent que nous leur portons attention.

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Cette fois les enfants s’en sont donné à coeur joie et les dauphins sont restés un bon quart d’heure avec nous.

Je les identifie comme étant des dauphins à longs becs mais il existe tant d’espèce que je ne suis pas persuadé de mon identification.

La suite en vidéo! Comme si vous y étiez!

 

 

 

jan 03

Il y a des jours où le cata… C’est la cata…

Nous avons donc passé Noel à Port Antonio et avions décidé de quitter ce petit port à l’Est de la Jamaïque dès que cela serait possible c’est à dire le 30 Décembre.

En effet, en Jamaïque, pour aller d’un port à l’autre, il faut faire une déclaration aux douanes et à l’immigration qui s’approche de la clearance que l’on doit normalement faire entre 2 pays différents! Cela oblige à attendre un jour de semaine, non férié, pour partir ou arriver dans un port Jamaïcain.

Nous partons donc au lever du jour de Port Antonio, naviguant pour la première fois avec un bateaucopain, les Cardabelle. Bernard et Eliette naviguent 6 mois par an sur leur magnifique Privilège 435, bateau qu’ils ont personnalisé et adapté à leurs navigations et dont la machine à laver fait beaucoup rêver ma capitaine en second!

Ce matin là c’était la première fois que nous partions avec un seul safran ou plus précisément avec la connaissance qu’il  nous en manquait un à l’appel. Nous étions déja un peu dans nos petits souliers guettant les signes éventuels de dysfonctionnement mais Ysun réagit bien et finalement il nous parait de plus en plus probable que le safran Tribord soit tombé il y a plus longtemps que nous ne l’imaginions.

7:00 Nous sortons du port par le chenal et avançons au moteur pendant 10 minutes lorsque je remarque que la baume oscille bizarrement sur son axe. Je m’approche du mât et je découvre que la vis qui relie la baume au mat par le vis de mulet est cassée!. Nous ne pouvons pas faire route à la voile avec cette avarie et je contacte immédiatement Cardabelle, partis un peu avant nous, pour leur expliquer notre situation et le demi tour que nous sommes obligés de faire vers Port Antonio..

Bernard, le capitaine de Cardabelle, en plus de son expérience en mécanique, a en stock une quantité de pièces, outils, vis de rechange et nous dit à la VHF qu’il a ce qu’il faut pour remplacer la vis défaillante!

Le temps de faire demi tour, de mouiller de nouveau à Port Antonio et quelques minutes plus tard,Bernard était à bord avec une tige filletée et 2 écrous. En à peine 10 minutes, la vis est remplacée et nous pouvons repartir.

9:00 nous nous remettons en route. La vis tient bon, nous pouvons hisser la grand voile mais le vent se fait attendre et nous devons mettre les moteurs. Je démarre le moteur tribord.

10:30, un bip strident retentit sur le tableau moteur, l’alarme température! Le moteur chauffe, il y a un problème de refroidissement. Je comprend tout de suite que nous venons de casser la 3ième courroie neuve sur le moteur Tribord.

Entre la courroie tribord et nous c’est une histoire compliquée… Voila 3 mois que nous sommes partis et systématiquement cette courroie éclate littéralement au bout de 10 ou 20h de moteur. Nous avions déja passé un bon moment à Curaçao pour réapprovisonner notre stock de courroies neuves et celle qui vient de nous lâcher a été usée en à peine 15j.

Nous allons donc faire notre navigation avec un seul safran et… un seul moteur. Le vent se lève vers 13h, ça tombe bien!

Le soir à l’escale à St Ann’s Bay où nous passons la nuit, je décide de mettre une courroie neuve pour disposer de mes 2 moteurs si nécessaire. Nous mettrons cette fois plus d’1h à installer la nouvelle courroie car cette fois la courroie rompue a eu la bonne idée de s’enrouler autour de l’axe de rotation de la pompe à eau de mer et de retourner une autre courroie plus petite qui met la pompe à eau de mer en mouvement et qui n’avait rien demandé à personne… Dommage collatéral.

Le lendemain, en route vers Montego  Bay, notre dernière escale jamaïcaine, à 12h, je décide de fêter notre première demi journée sans souci technique depuis plusieurs jours (eh oui ça s’arrose!). J’ouvre le frigo pour prendre un bière fraîche et… Je la repose aussitôt pour descendre au compresseur, comprendre pourquoi ce diable de frigo s’est arrêté…

Heureusement, en route, Cardabelle nous signale un banc de dauphins et nous équipons aussitot les enfants en harnais, gilets. Ils resteront plus de 15 minutes dans les étraves à jouer avec le bateau à quelques mètres de nous. Cela nous fait oublier instantanément nos ennuis techniques et nous savourons ce moment avec les enfants!

La vie en mer n’est pas un long fleuve tranquille, c’est aussi une aventure technique mais cette fois, notre bateaucopain Cardabelle nous a été d’un aide précieuse!

Bernard est venu à bord réfléchir sur mon problème de courroie et me donner une de ses courroies usagées, légèrement différente des miennes en espérant qu’elles tiennent mieux le choc!

La suite au prochain épisode!

jan 03

Ca commence par un nettoyage de routine…

Il y a quelques jours à Port Antonio, je me décide de passer un coup d’éponge sous le bateau pour nettoyer les algues qui commencent à s’y développer dans les eaux de Jamaïque.

Il faut dire que, contrairement à d’autres mouillages ou l’eau est translucide et turquoise, ici elle est plutot verte et opaque car le port est assez fermé et la végétation luxuriants. Nettoyage de routine donc que je fais avec masque, tuba et palmes et une serpillière pour nettoyer un peu la coque sur laquelle je n’ai pas plongé depuis plusieurs jours. Je commence par la coque babord, ses 2 cotés, son safran, le quillon, le dessous de la coque puis je passe méthodiquement à tribord en commençant par l’avant.

Je nettoie la coque, le quillon, l’hélice et, oh, mais qu’est ce que c’est que cet orifice dans la coque derrière le bateau? Au bout de quelques secondes seulement je réalise… Que nous n’avons plus de safran à Tribord. Vous avez bien lu, plus de safran à tribord.

Pour ceux qui nous lisent et ne sont pas familiers avec les bateaux, le safran est la gouverne du bateau, ce qui permet d’imprimer une direction à l’embarcation. C’est une pièce conséquente qui fait un bon mètre de haut sur 50cm de large!

J’ai vraiment du mal à réaliser comment on peut perdre un safran sans aucun choc sur le bateau, sans toucher le fond. Je me pince pour être sûr de ne pas rêver mais je viens bien de découvrir fortuitement que nous avons perdu un des 2 safrans du bateau.

En effet, un des avantages du catamaran c’est que tout est en double. On avait déja survécu à un moteur HS à Grenade mais il en restait un d’attaque. Cette fois nous avons “perdu” un safran au sens littéral du terme… Mais il en reste un.

Après 24h de stress où nous nous voyions coincés dans cette magnifique bourgade de la Jamaïque profonde qu’est Port Antonio, je parviens enfin à avoir Eric notre loueur au téléphone qui a un sorte de don magique pour me rassurer et qui m’explique qu’un cata avec un seul safran sur deux ça marche très bien et que d’ailleurs cela fait peut être plusieurs jours déja que nous naviguons avec un seul safran sans s’en rendre compte…

De toutes façons, un safran ça ne se trouve pas sur l’étagère d’un shipchandler… Il faut le fabriquer spécialement sur plan aux dimensions du bateau. Eric nous promet de faire le nécessaire à la réouverture des chantiers en janvier en France et de nous le faire expédier… En Floride! Nous allons donc naviguer 1 mois et demi avec un seul safran en espérant que l’autre n’aie pas la mauvaise idée de nous fausser compagnie.

Concernant les raisons de la perte de ce safran, nous n’avons que des hypothèses. La mèche de safran, une pièce en inox de 3cm de diamètre qui relie le safran au bateau et transmet l’angle du système de gouverne s’est cassée à l’intérieur de son puis à 10cm environ de la sortie de la coque. Comme le safran n’était plus tenu par la mèche, il est allé rejoindre les sirènes au fond de la mer des caraïbes… Lorsque l’on touche la partie restante, on sent un profil de rupture (reste de mes cours de  mécanique, résistance des matériaux) rugueux qui semble indiquer une rupture par fatigue ou corrosion du matériau.

En bref la faute à pas de chance…

Il me faudra quelques jours pour me persuader que nous pouvons reprendre la mer sereinement. Après tout, si nous étions sur un monocoque, il ne nous resterait plus de safran du tout!

déc 30

Noël en Jamaïque!

Avec notre arrivée à Port Antonio, c’est aussi Noël que nous avons fêté!

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Nous goûtons pour la première fois les plaisirs d’être dans une marina. Une marina est en fait un mini-port avec un ponton où nous pouvons laisser le bateau (sous surveillance car la marina est gardée) et surtout être branché pour avoir l’eau et l’électricité. On peut aussi bénéficier d’un certain nombre de commodités comme les douches, la laverie etc… Nous avons cependant la possibilité d’être encore au mouillage (avec l’ancre) et de profiter quand même de tous ces avantages. Nous préférons pour plusieurs raisons cette dernière option: nous avons plus d’air et nous sommes plus éloignés du rivage donc nous avons moins de moustiques. Mais le grand plaisir de cette marina, pour les enfants, est l’accès illimité à la piscine. Nous y allons presque tous les matins et après midi. Les enfants s’en donnent vraiment à cœur joie et nous avons pu mesurer tous les progrès qu’ils ont pu faire en natation. Pauline qui a pris beaucoup de leçons avant le départ est maintenant vraiment à l’aise et nage très bien. Lucie, sans maîtriser les mouvements, se débrouille sans ceinture ni brassards. Baptiste a pris énormément d’assurance, et alors qu’avant le départ il restait collé à nous, il passe maintenant son temps à sauter tout seul dans l’eau. La contre partie est qu’il nécessite vraiment une surveillance constante!!

Nous sommes donc dans un endroit idéal pour nous reposer, nettoyer le bateau, et préparer Noël. Nous avons fait quelques petites ballades dans port Antonio, mais la ville en elle même ne présente pas un grand intérêt. Nous avons pu, bien sûr, nous imprégner un peu de l’ambiance de la Jamaïque, avec ses rues grouillantes, colorées et bruyantes. Mais pour visiter un peu plus les environs, en particulier Kingston, il nous faudrait louer une voiture, ce que nous ne ferons pas pour de multiples raisons… Nous profitons donc tranquillement de ce mouillage tranquille, entourée d’une végétation luxuriante, avec les sommets des Blue Montain en toile de fond. Nous apprenons aussi que nous sommes dans la région la plus humide de Jamaïque, et nous voyons en effet les averses se succéder. Mais cela ne nous empêche pas d’aller nager ou nous balader! Nous nous sommes une majorité de Français, avec deux autres catamarans de deux couples de retraités voyageant ensemble depuis 6 ans, et un monocoque de bretons. C’est vraiment très sympa!

 

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Pour Noël, nous n’avons malheureusement pas réussi à aller à la messe. On nous explique que les Jamaïcains ne vont plus à la messe depuis longtemps! Tant pis, nous la remplacerons par une grande explication aux enfants sur le sens de Noël. En guise de réveillon, nous nous retrouvons ensuite tous les 5 autour d’un “apéritif dînatoire”, dont l’élément principal sera une pizza faite maison!

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Les enfants sont ravis, mais tellement fatigués par la nage, qu’à 20h30, ils sont tous les 3 endormis! Nous en profitons pour nous coucher tôt également (c’est bien la première fois que nous dormons à 22h le soir de Noël!). Bien nous en a pris, car le lendemain avant 6 heures, tous les enfants sont réveillés, et découvrent avec joie leurs petits cadeaux au pied du sapin! Pauline va pouvoir rassasier sa soif de lecture, Lucie va pouvoir colorier, les deux filles reçoivent une petite sirène qui va dans l’eau, et nous constatons que Baptiste se souvient de ce que c’est qu’une voiture! Nous avons rencontré un Canadien qui a gentiment apporté des petits cadeaux aussi pour les enfants alors que nous n’avions échangé que quelques mots avec lui!

 

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(la moitié des cadeaux ont en fait été préparés par Pauline: dessins, bricolages… Elle nous a gâtés!)

Stéphane nous prépare ensuite un repas amélioré, pendant que j’emmène les enfants à la piscine (pour changer). Il réussit quand même à nous faire une bûche de Noël!

 

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Nous savourons aussi le délicieux confit de canard que nos amis Ann et Jérôme ont eu l’excellente idée de nous apporter quand ils sont venus nous voir. Nous partons ensuite faire une petite promenade en ville, puisque la coutume en Jamaïque pour Noël est de se parer de ses plus beaux vêtements et de se promener toute l’après midi. Nous finissons ensuite bien sûr la journée par un petit plouf!

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