nov 20

Baptiste et son moteur d’anesse

Rien à voir avec le sympathique animal à grandes oreilles mais Baptiste développe une vraie passion pour l’annexe et surtout son moteur qu’il appelle “moteur d’anesse”. Nous le corrigeons en essayant de lui faire prononcer correctement anneXe mais rien n’y fait.

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Toujours est-il qu’il est toujours le premier à vouloir y embarquer et le dernier à vouloir en sortir. Quand nous lui laissons un peu la barre (un 10cv quand même!), c’est la fête et quand il n’y a pas de vagues, au ralenti, en lui disant quand pousser et quand tirer la barre, nous arrivons plus ou moins à destination! Et la fierté d’avoir mener sa barque à destination rayonne sur le visage de notre blondinet bouclé!

Et son plus grand plaisir est de “couper le circuit”, comprenez, éteindre le moteur en enlevant le coupe circuit.

Il a lui même trouvé une petite “anesse” en légo avec laquelle il joue beaucoup!

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Il n’y a pas de doute c’est bien un garçon 😉 (adeptes ou non du gender, ceci n’est pas un début de polémique – pas taper- )

nov 20

Los Roques, réserve naturelle et archipel du Venezuela

Quand on arrive à Gran Roque par le Nord de l’ïle, on est d’abord surpris par cette île complètement désertique et ce qu’on pourrait prendre comme un campement militaire avec ses petites baraques et leurs citernes d’eau de pluie bleues.

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En réalité, quand on remonte le village vers l’Est, on découvre de belles petites posadas ou auberges colorées tournées vers le front de mer ou organisées autour de la petite place du village.

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Il n’y a presque aucun véhicule terrestre à moteur et les petites rues sont très fleuries et très agréables.

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Nous sommes ici dans un des lieux préféré de vacance des vénézuéliens. Ils atterrissent sur le petit aéroport à l’intense activité (presque un décollage ou atterrissage toutes les 5 minutes durant le week end!) situé au Sud Est de Gran Roque. Ensuite, ils rejoignent leur posadas où ils passent les nuits durant leur séjour. Tous les matins, des bateaux les emmènent pour toute la journée avec glacière repas et parasol sur une des superbes plages de l’archipel. Le soir, le même bateau les récupère et les ramène à Gran Roque, seule île à disposer d’infrastructures.

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Nous avons été surpris de tout ce qu’on peut trouver à Gran Roque. Certes ce n’est pas Grenade ni la Martinique mais pour un petit archipel, vénézuélien de surcroît, on trouve une boulangerie, une petite supérette et quelques autres points de ravitaillement avec fruits et légumes. Comble du confort, un réseau wifi gratuit près de la place du village a été installé par le gouvernement vénézuélien! Nous en profitons pour faire un peu de mails et pour poster tous les articles en attente.

Quand nous arrivons, comme d’habitude, il nous faut faire les formalités d’entrée. En réalité, même si nous sommes en terre vénézuélienne, il ne s’agit pas vraiment d”une clearance d’entrée qui vaut pour tout le territoire. Avec ces formalités nous avons le droit de rester 15 jours aux Roques et c’est tout. Si nous voulions entrer ailleurs au Vénézuella, il nous faudrait de nouveau réaliser l’entrée officielle sur le continent.

La clearance à Gran Roque est un vrai parcours du combattant. Heureusement, j’ai pris des informations sur le Web avant de quitter Grenade, car il faut visiter 5 bureaux différents pour avoir le droit de séjourner ici!

Tout d’abord, le nerf de la guerre! Nous avons remisé nos dollars Caraïbe et emporté des dollars américains à changer en Bolivar, la monnaie Vénézuéliene. La bêtise à ne pas faire est de venir ici avec une carte de retrait. Certes la banque du village semble fonctionner mais on vous changerait alors 6 bolivars contre 1 dollars américain, le taux de change officiel. En réalité, au marché parallèle du change, on obtient 85 bolivar pour 1 dollars soit 14 fois plus! Les forums qui nous avons consulté nous renvoient au pharmacien du village qui est également le banquier parallèle  Le tuyau est étonnant mais fonctionne à merveille! Nous changeons 100$US et en employons environ 40 pour les frais de clearance. Nous repartons de chez le pharmacien avec une belle liasse de billets (une centaine!)

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La pharmacie/bureau de change

Une fois riches en boilivars, il faut commencer notre parcours. Il y a tout d’abord l’immigration (SAIME) qui tamponne nos passeports et nous allègue de 1000 Bolivars environ. Ensuite il y a la taxe d’entrée aux Roques, à payer dans un container aménagé à la sortie de l’aéroport.

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La taxe d’entrée est fonction de la taille du bateau et du nombre de passagers. Nous laisserons environ 3500bs ici et récupérerons un pavillon à hisser sur le bateau qui atteste que nous nous sommes bien acquittés de la taxe qui sert entre autre à évacuer les déchets de l’archipel. Par ailleurs, la collecte des déchets est très bien organisée et on trouve à Gran Roque de nombreuses poubelles par groupe de 3 pour le tri sélectif! C’est assez étonnant sur un petit caillou en plein milieu des caraïbes mais nous nous réjouissons que le Vénézuela ait réussi à mettre cela en place!

Après notre visite à l’immigration (SAIME), au bureau de la taxe d’entrée, il faut se faire enregistrer auprès de la Guardia Costa (les gardes côtes), puis la Guardia Civil et enfin le bureau du parc naturel qui vous explique les zones interdites et autorisées de l’archipel ainsi que les autres interdictions comme la chasse sous marine

Tous ces bureaux se trouvent dans le village entre l’aéroport et le bâtiment de la Guardia Costa tout au Nord.

Une fois notre sésame en poche, nous passerons 2 jours à Gran Roque. Nous aurons l’occasion d’explorer un peu l’île et notamment de monter à l’ancien phare et deuxième sommet de l’île (70m).

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De là haut, la vue est magnifique sur les îles voisines de Cayo Francisquis et Madrisqui.

IMG_5182Nous mettons ‘d’ailleurs le cap sur Cayon Francisquis.

nov 20

Navigation entre Blanquilla et Los Roques

Après nos 2 jours à Blanquilla, nous reprenons donc la mer vers les Roques. Nous avons cette fois 20h de mer en théorie, finalement nous en mettrons 24.

Le début de notre navigation est très agréable, en vent arrière, nous partons à midi après avoir dégusté une de nos langoustes. Quelques heures après le départ, Anne aperçoit des ailerons dans l’eau! Passé l’hypothèse du requin amical qui suivrait le bateau, d’autres ailerons émergent, des dauphins! Des dizaines de dauphins!

C’est toujours la fête quand nous apercevons des dauphins ou des baleines en traversée! Nous laissons le pilote automatique faire son travail et nous passons tous à l’avant où les dauphins viennent jouer dans l’étrave du bateau. Ils sont des dizaines à nager dans la même direction que la course du bateau.

On dit qu’ils aiment être applaudis, qu’on crie en les voyant et que cela les incite à rester plus longtemps en compagnie du bateau. Les enfants ne se font pas prier et en effet, nous restons dix bonnes minutes à les observer jouer dans l’étrave.

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Puis d’un coup, ils changent tous de direction et reprennent leur route en exécutant des sauts à un mètre de la surface et en retombant dans de grands splashs. C’est un spectacle magnifique et quel plaisir de les observer dans leur milieu naturel plutot que dans un parc aquatique!

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A peine une heure après cette première rencontre, j’aperçois de nouveau ces fameux sauts à l’horizon et comme à leur habitude, les dauphins mettent le cap sur notre bateau et ce sont de nouveau dix bonnes minutes de plaisir à les observer jouer dans notre étrave. Ils sont au moins une quarantaine cette fois.

Le soir se couche et nous avons toujours une bonne allure de grand largue que nous garderons toute la nuit, nous menant sur une trajectoire Nord par rapport aux Roques, pour éviter Orchilla, une île militaire interdite au débarquement et à l’approche.

La nuit se passe bien, elle est claire et sans grain, nous avons pris notre ris afin d’anticiper une éventuelle survente. Le matin c’est une autre histoire car nous commençons par une belle pétole avec 5 noeuds de vent, nous sommes pourtant très proches des Roques que nous aurions pu toucher en 2 heures à peine avec l’allure de la nuit. Après une demie heure de pétole, pressés d’arriver, nous démarrons les moteurs, de toutes façons nous avons consommé beaucoup d’électricité cette nuit et il faut recharger les batteries. Quelques minutes plus tard, nous apercevons un beau rideau de pluie venir sur nous par l’arrière. Tout à coup le vent passe à 25 noeuds et la pluie s’abat sur nous. Nous avons notre ris heureusement et nous rentrons totalement le génois.  Nous avançons quand même à près de 9 noeuds. Nous gérons bien mis à part le pilote automatique qui laisse passer un empannage sur une bourrasque qui fait totalement sauter le noeud que j’avais fait sur le pontet de la baume pour la bloquer. Nous en déduisons 2 leçons:  en allure vent arrière, en cas de grain, nous nous rapprocherons du vent pour éviter les empannages et je changerai ma manière de poser mon frein de baume.

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Nous arrivons enfin à Gran Roque, l’île principale des Roques vers 12h et descendons à terre pour le parcours des formalités d’entrée.

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nov 20

Blanquilla, un paradis quasi désert aux plages sublimes

Nous avons donc touché Blanquilla, l’étape intermédiaire de notre navigation entre Grenade et les Roques le 12 Novembre. Cette île est presque invisible vue du large compte tenu de son très faible relief. Pauline nous dira que c’est une « île crêpe » toute plate. L’expression est très juste!

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Nous avons prévu de faire escale à Playa Yaque, le meilleur mouillage de l’Ouest de l’île qui en compte également quelques autres au Sud mais leur proximité avec le campement des gardes côtes (ils sont une vingtaine d’après les guides) ne nous semble pas compatible avec notre situation “illégale”. En effet, en accostant à Blanquilla, nous entrons dans le territoire vénézuélien et cela suppose comme d’habitude de passer par la douane et le service d’immigration. Mais dans une île qui compte 20 gardes côtes et quelques pêcheurs, évidemment il est impossible de faire ces formalités.

Nous avions prévu de faire une petite halte de 24h mais nous resterons finalement 2 jours dans ce mouillage de rêve s’il en est!

Quand nous arrivons, playa Yaque est déserte, aucun bateau, nous sommes vraiment seuls. le mouillage est très facile à trouver, il se fait en face des 2 seuls cocotiers de la plage, le terrain est balisé! Les fonds accrochent bien, nous allons pouvoir dormir sur nos 2 oreilles.

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Nous débarquons sur la plage pour la fin de la journée. Et quelle plage! le sable est blanc et d”une finesse incroyable,l’eau turquoise et limpide.

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C’est aussi un vrai paradis pour le PMT car la plage est bordée de magnifiques récifs avec des balistes, des bancs de poissons chirurgiens, des pagres, un grand nombre de coraux et d’éponges différentes. Sur l’île une colonie de pélicans gris est installée et mène une vie tranquille sur les rochers.

En fin de journée, nous sommes rejoints par 2 bateaux de pêcheurs qui vivent sur leurs petites embarcations faute d’installation à terre. Sur le toit de leur bateau, des bidons d’essence qui leur permettent d’être autonomes. Nous imaginons qu’ils doivent régulièrement faire les allers retours avec le Vénézuela pour vendre leur pêche et récupérer carburant et matière première. Pour ce soir, ils viennent jeter leurs filets au coucher du soleil à Playa Yaque avant de jeter l’ancre près de la plage pour la nuit.

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Le deuxième jour à Playa Yaque, une des barques qui s’appelle El Tigre et qui arbore un beau tigrou sur sa coque, se rapproche de nous en nous montrant une énorme langouste. Nous commençons à négocier avec quelques mots d’espagnol. Sur le web, il est souvent écrit que les pêcheurs de Blanquilla ne veulent pas d’argent mais que l’on peut leur échanger des langoustes ou du poisson contre des bières ou du rhum. Ce temps semble révolu mais nous achèteront le lendemain 2 énormes langoustes de 2kg chacune  pour 20$ US soit 15 euros les 2. Bonne pêche! En attendant de pêcher les nôtres…

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Nous sommes assez novices en langoustes, nous leur donnons donc notre plus grande casserole à bord dans laquelle aucune des 2 langoustes ne rentre en entier. Heureusement, nos pêcheurs résolvent à la fois notre problème de cuisson et de gestion des dernières cruelles secondes de vie de notre repas en coupant en deux lesdites bestioles toutes remuantes.

Avant de repartir en traversée pour les Roques, la langouste sera donc au menu et nous en garderons une pour plus tard!

A Playa Yaque le matin 2ième jour nous avons pu également mesurer que l’écart qui sépare une plage déserte et paradisiaque et une plage simplement paradisiaque est assez fin.

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En effet, le Star Flyer, un gros 4 mats battant pavillon maltais arrive vers 9h et déverse par grands allers retours de ses annexes des flots de touristes sur NOTRE île déserte! Les touristes sont débarqués avec des planches à voile, des kayaks, des skis nautiques, ils étalent leurs serviettes sur le sable fin et les font sécher sur les cocotiers. En 30 minutes, ils sont au moins 50 sur la plage qui devient une base nautique par la même occasion. Nous sommes loin des plages de méditerranée mais quand même!

Quand le Star Flyer repart à l’heure du déjeuner, la plage retrouve son calme et redevient un peu la notre pour quelques heures encore. ouf!

Nous mettons le kayak à l’eau pour une petite sortie avant de repartir.

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Nous reprenons la mer après 2 jours sur Blanquilla. Notre situation vis à vis des autorités vénézuéliennes et la traversée de 20h qui nous attend nous poussent à reprendre la mer et quitter ce petit paradis pour mettre le cap vers d’autres plages de carte postale!

nov 13

Notre première navigation de nuit et de plus de 24h

Bonjour à tous!

C’est notre tout premier article posté avec l’iridium! Si nos amis et parents qui ont notre numéro d’iridium peuvent nous envoyer un message pour nous confirmer que ça fonctionne bien ça serait génial!

Nous sommes donc partis à 6h30 de Grenade ou nous étions finalement restés à l’ancre plus d’une semaine. C’est vrai qu’il fait bon vivre à Grenade comme je l’exprimais dans un précédent article et nous avons pu faire tout l’avitaillement en vivre et en petit matériel de bateau.
Nous mettons le cap au 267 c’est à dire presque plein Ouest. Le vent est assez faible, encore bloqué par les côtes de Grenade, nous faisons route au moteur pendant une bonne heure avant de les couper enfin.

A 8h29, j’aperçois des projections d’eau que j’interprète d’abord comme des déferlantes à quelques longueurs sur notre tribord. Rapidement, la raison reprend le dessus, nous sommes à plus de 1000m de profondeur, les déferlantes, projections d’eau des vagues sur un récif ne sont pas possibles. Je surveille ces drôles de projections d’eau, verticales, se déplaçant. Il y a en fait 2 jets d’eau puissants séparés par le même espace. Je pense alors tout de suite aux baleines bleues.
Les jumelles nous le confirment et l’on voit clairement leur dos plat et gris émerger à la surface. La dernière fois que nous en avons observé c’était en Islande et là elles sont à quelques dizaines de mètres de notre bateau!
Nous appelons les enfants pour qu’il les observent et Pauline parvient à les voir une dernière fois avant que nous apercevions leur queue large et majestueuse plonger vers les abîmes!

C’est donc par cette belle rencontre avec l’animal le plus grand sur terre que commence notre traversée.
Nous récupérons bien vite un vent d’Est Sud Est qui nous permet de mettre les voiles en ciseau, allure que Ysun tient très bien et qui nous fait avancer plutot vite.

En milieu d’après midi, le vent tourne plus au Sud Est et nous devons changer l’allure pour maintenir notre cap , le bateau est moins rapide, nous cassons un peu la moyenne de 6 noeuds.

La nuit arrive alors et avec elle toutes ces questions, ses angoisses ancestrales, intérieures pour le capitaine, un peu plus extériorisées pour la capitaine en second. Il faut dire que c’est une première pour nous deux!
Nous avons préparé le « grab bag », ce sac étanche à attraper en cas d’abandon du navire qui contient eau, fusées, balise satellite,… La nuit tombe, épaisse, nous savons que la lune se lève plus tard, il est 19h30.

La voute céleste est magnifique, sans aucune pollution lumineuse, la voie lactée la pare de mille feux et la Croix du Cygne nous montre la direction.

Sur le pont tout est d’un noir d’encre. Nous nous étions fixé comme règle de prendre un ris (réduire la grand voile) pour les navigations de nuit mais le bateau avance très lentement depuis quelques heures, 4 ou 5 noeuds au mieux, nous avons donc fait une exception à notre règles pour sa première application.
Bien mal nous en a pris! En quelques secondes, sans prévenir, le vent passe de 10 noeuds à 20 noeuds et de grosses gouttes nous tombent dessus: un grain! Pourtant le ciel était globalement clair mais la nuit noire nous a empêché de voir les quelques nuages menaçant qui nous arrivaient dessus même si le grain sera de courte durée.
Faute de prendre un ris dans des conditions un peu venteuses, nous enroulons totalement le génois (la voile d’avant), plus facile à enrouler que de réduire la Grand voile.
Le bateau tient bien, avec la Grand Voile seule, nous filons à 8 noeuds avec des pointes à 9 noeuds!
Dès que le grain est passé, nous appliquons notre précaution et jurons que l’on ne nous y prendrait plus: nous prenons notre ris et réduisons la Grand voile. Évidemment, le ciel se dégage totalement et nous ne rencontrerons plus de grain de la nuit.
Il est 22h, je vais me coucher, laissant Anne à la veille pour son premier quart.
Nous avons divisé la nuit en tranches de 2h.
Anne commence de 22h à Minuit, je reprend la veille jusqu’à 2h, puis Anne de nouveau et je termine la nuit entre 4h et 6h.
Nous parvenons bien à dormir en fractionné. Anne assiste au lever de lune à 22h30 qui change totalement l’ambiance. La lune a beau ne plus être pleine, elle éclaire le pont, les nuages, apportant sa lumière argentée à nos manœuvres et révélant les nuages potentiellement menaçants nous permettant d’anticiper les grains.
Il est même inutile d’utiliser nos lampes torches pour régler les voiles tellement sa lumière est claire!
Nous voyons moins bien les étoiles mais accueillons avec bienveillance ce lumineux compagnon de quart.

Je prend mon premier quart à minuit et parvient à remettre les voiles en ciseau et du même coup remonter notre moyenne à 6 ou 7 Noeuds. Les voiles réglées, il ne reste plus qu’à veiller. J’avais prévu un casque bluetooth pour mes quarts, je trouve le premier concerto pour piano de Rachmaninov tout à fait en accord avec la majesté de l’instant et le choisis comme bande son pour mes 2h de veille.

Les quarts se succèdent sans encombre. Anne me réveille pour deviser du sens de navigation des cargos qui croisent au large très loin du bateau. C’est le principal danger avec les grains mais cela permet surtout d’occuper la veille et de rester en, alerte. Nous en verrons 4 ou 5 à l’horizon, bien loin de notre route.

Mon dernier quart se conclue avec l’aube et le lever du soleil. Encore un moment d’une majesté sublime. L’aube commence par une faible lueur bleue foncé puis bleue pâle qui commence à dessiner quelques timides halos bleus vert. Peu à peu le bleu clair vire à l’oranger et commence à colorer les cumulus d’une lumière miel. Ensuite le halo du jour s’étend à tout l’horizon et efface les dernières étoiles. Seule la lune résiste encore à l’aube qui s’étend comme une vague de lumière avant que l’astre du jour fasse son entrée magistrale derrière un nuage qui s’embrase tout à coup. En une heure, nous sommes passés de la nuit au jour le plus clair, je regarde dans le sillage le soleil qui étire maintenant ses rayons à l’Est derrière le bateau en savourant la Grande Messe en Ut de Mozart que j’ai choisi comme bande son pour cet instant.

Les enfants et Anne se réveillent, il est 6h30, je pars récupérer 1h ou 2 de sommeil. Nous apperçevons enfin la terre, les îles Hermanos, voisines de Blanquilla. Dans 4h nous arriverons à Blanquilla, notre objectif intermédiaire avant Los Roques.

A 10h, nous quittons notre allure de vent arrière pour faire cap sur la côte Sud de Blanquila, encore 2h et nous arrivons enfin après 29h40 de navigation pour 176 miles soit une moyenne de 5,93 noeuds pour une estimation initiale de 6 noeuds. Pas mal pour une première!

Nous allons maintenant jouer les Robinson Crosoé car Blanquilla est quasi déserte, à peine quelques pêcheurs et des garde côtes. C’est un paysage totalement paradisiaque et nous sommes seuls au monde! Le hic c’est que nous sommes illégaux ici car Blanquilla n’est pas un port d’entrée du Venezuela et on ne peut pas faire ses formalités ici. On attend les gardes cotes pour leur expliquer gentiment qu’on repart demain.

Ainsi s’achève notre première traversée!

Stéphane

nov 11

Paricaraibes TV: interview des enfants après 1 mois de mer

Les enfants vous font partager leurs premières impressions après un mois de navigation.

La suite en images!

 

nov 11

Monter au mat d’un bateau, ça sert à quoi?

Un petit article sur la nécessité de monter en haut du mat d’un bateau, quelle drôle d’idée finalement!

Il y a les raisons techniques et les raisons que nous qualifierons de “ludiques” 😉

La première raison est évidemment technique. En haut de mât se situent:

  • L’antenne de la VHF
  • La girouette et l’anémomètre
  • Les feux de mouillage et éventuellement de navigation (c’est le cas d’YSUN)
  • Les drisses de Grand Voile, de Génois et éventuellement de SPI

Il est donc évident que toute intervention sur l’un ou l’autre de ces éléments entraînera la nécessité de grimper pour résoudre le problème.

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Dans notre cas je suis monté pour 1 problème et une amélioration.

  • Baptiste, profitant que j’avais démonté la drisse de Grand voile de la Grand voile pour hisser un peu les filles au mat (voir plus loin dans les raisons ludiques),  toujours prêt à tirer sur n’importe quel bout qui traîne avait envoyé la poulie de Grand voile tout en haut… Il a fallu monter en haut avec une autre drisse (et la gaffe) pour aller chercher la drisse de Grand Voile et la ramener…
  • Je n’ai pas pu résister à remplacer le feu de mouillage à filament pour une ampoule à LED qui consomme 10 fois moins d’énergie et éclaire bien mieux. En effet, le feu de mouillage est allumé en permanence la nuit et vide donc nos batteries à hauteur de 24 ampères au moins sur une période de 12h alors que la LED ne consomme que 2,4A. Moins d’énergie de consommée c’est moins de moteur qui tourne pour remplir les batteries et plus d’autonomie!

Pour les raisons ludiques:

  • Cela fait une balançoire que les filles apprécient beaucoup

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  • La vue depuis le haut du mat est sublime!

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Après pour parler des techniques de montée au mat.

La technique purement marine veut que l’on utilise un harnais de bateau et une chaise de mât. On s’accroche à une drisse et son équipier utilise le winch pour hisser en haut de mat exactement comme il pourrait le faire pour une voile en fait.

Cette solution a plusieurs inconvénients:

  • A la descente, une inattention ou une fausse manip de votre équipier et c’est la chute… Quand c’est la voile, ce n’est pas grave mais quand il s’agit du capitaine,…
  • Cela monopolise l’attention soutenue de l’équipier en question qui si elle est mère de famille de surcroît, a également à surveiller une joyeuse marmaille pas forcément calme…

Ce double constat m’a amené à chercher d’autres techniques plus issues de la remontée sur corde en escalade. Equipé d’un baudrier d’escalade et de 2 autobloquants: une poignée et un bloqueur au baudrier, je remonte sur la drisse sans avoir besoin de mon équipière. Pour la descente, il suffit d’utiliser les techniques de descentes en rappel classiques en escalade.

Voila pour la théorie.

En pratique, il est vrai que la remontée sur corde relève plus de la spéléo ou de canyonning que de l’escalade. En effet, les drisses d’un bateau sont assez éloignées dans leurs propriétés physiques (allongement surtout) des cordes d’escalade.

En ce qui me concerne, avec du matériel d’escalade, c’est difficile à mettre en oeuvre dans être impossible. En tout cas, cela accentue les efforts nécessaires.

Je pense que la prochaine fois j’essayerai une méthode hybride en utilisant l’équipière au winch et un contre assurage avec une autre drisse sur un autobloquant.

Pour de moment de toutes façons, aucun besoin de remonter… Jusqu’à la prochaine fois!

nov 09

Demain, cap sur Blanquilla puis los Roques, nos premières « grandes » navigations

Depuis un peu plus d’un mois nous naviguons en père peinard d’île en île avec pas plus de 10h de navigation d’affiliée dans les Grenadines et autour de Grenade.

Demain, le rythme change, nous nous lançons dans notre première navigation de plus de 24h. Nous aurons un premier tronçon de 28h pour commencer (en comptant 6 noeuds de moyenne (pour les non marins 6 noeuds c’est 6 miles nautiques par heure soit 12km/h – oui c’est peu mais bon on est pas à Paris, on est pas pressés!).

Nous avons décidé de partir de Grenade dans la nuit de Dimanche à Lundi pour arriver à l’île de Blanquilla le matin ce qui nous permettra de toucher terre en toute sécurité en voyant les obstacles sous l’eau cristalline avec le soleil derrière nous.

Blanquilla est une toute petite île dépendant du Vénézuela sur laquelle ne vivent que quelques gardes cotes vénézueliens et quelques pêcheurs occasionnellement.

Pour nous c’est une étape vers Los Roques, un archipel dépendant aussi du Vénézuela vers lequel nous remettrons le cap après s’être reposés de 30h de navigation.

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Ce soir c’était la fête à bord car nous avons retrouvé notre bateaucopain « Dragon océan » et avons pris l’apéro avec eux sur leur superbe monocoque alu. Ils iront également aux Roques et nous y retrouveront un peu plus tard, histoire de profiter un peu de St Georges, son ambiance et ses possibilités de balade et d’avitaillement.

Nous ferons donc la route seuls par une nuit encore bien éclairée par la lune qui était pleine il y a 2 jours.

La navigation dans ces eaux lointaines et peu peuplées ne nous permettra pas de mettre souvent à jour le site. Nous essayerons quand même de poster quelques articles sans photos avec l’iridium.

D’après les guides Los Roques et la Blanquilla vont nous en mettre plein la vue en matière de plages désertes et paradisiaques et d’eaux transparentes.

A très bientot!

 

nov 08

1ères pêches

Nous avons l’intention de pêcher ce qui nous permettra d’abord et avant tout, d’agrémenter nos repas, et cela nous fait aussi une activité supplémentaire en navigation qui peut aussi intéresser les enfants.

Nous avons donc profité de notre étape en Martinique pour nous équiper d’une canne à pêche, hameçons, leurres, épuisette etc…

Nous avons également un fusil harpon prêté pas nos amis parisiens, mais qui ne nous a pas encore servi.

Lors de nos précédentes navigations, nous avons donc installé la canne à pêche à l’arrière du bateau mais sans succès pendant un bon moment, en dehors de nombreuses algues, les sargasses qui s’échouent en nombre en ce moment sur les côtes antillaises et rendent la pêche plus difficile..

Il y a quelques jours, lors d’un long bord entre les îles Tobago et Grenade, nous avons pour la première fois remarqué que la traîne tirait bien plus que d’habitude. Et pour cause, nous nous apercevons qu’un poisson a en effet mordu!! Mais étant encore débutants nous n’avons pas été suffisamment rapides, et n’avons pas eu le  temps le réflexe de ralentir le bateau pour nous faciliter la remontée de la prise… Le poisson a donc réussi à se détacher et repartir continuer sa vie.. Tant mieux pour lui! Mais, il faut dire que ce premier poisson nous a semblé bien gros!!

Quelques heures plus tard alors que nous sommes à l’approche de notre port d’arrivée à Grenade, et  donc beaucoup moins rapides au moteur, nouvelle prise!! Cette fois nous réussissons à le remonter à bord, pour la plus grande joie des enfants (Même Lucie, qui pourtant hésitait à partir 10 mois avec nous car elle n’aime pas le poisson!).

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( Pauline photographie ledit poisson dans son seau, attrapé finalement à l’épuisette – énorme erreur puisqu’il nous faudra un bon 2h pour sortir l’hameçon du filet…)

Nous sortons tout de suite notre « Guide des poissons coralliens des Antilles » pour vérifier qu »il est comestible, et le relâcher si ce n’était pas le cas… Malheureusement, pour çà aussi nous sommes novices, et le poisson a largement eu le temps de mourir avant que nous l’identifions comme une « Carangue Franche ». Je dis malheureusement pour le poisson, car si nous l’avions su plus vite, nous l’aurions tout de suite remis à l’eau, car ce poisson est fréquemment atteint de Ciguatera, une algue toxique pour l’homme et donc impropre à la consommation. Nous nous sommes donc contentés d’admirer notre prise!

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Un peu plus tard, toujours au même endroit sous le vent de Grenade, accompagné par nos amis Ann et Jérome, la ligne s’agite de nouveau.

Malheureusement, toujours un poisson potentiellement atteint par la ciguatera. Il sera remis à l’eau vivant cette fois, profitant de notre expérience avec son malheureux congénère.

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Quelques heures plus tard, Luca remarque que la ligne tire encore!

Nous remontons toujours une carangue, toujours à relacher à cause de la ciguatera… Décidément…

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Pour l’instant nous allons donc nous contenter de nos courses et attendre de prendre le bon poisson!!

 

nov 08

St Georges à Grenade, l’escale de la douceur de vivre et l’accueil

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Cela fait maintenant une semaine que nous sommes ancrés devant le port de St Georges. Ce mouillage est tout d’abord un excellent mouillage:

traduction en vocabulaire marin

  • Il ne “roule” pas, c’est à dire que les vagues et le clapot ne nous secouent pas toute la nuit mais se contentent de nous bercer doucement, presque indistinctement
  • les fonds sont “de bonne tenue”, c’est à dire que l’on jette l’ancre dans 6 mètres d’eau avec au fond, un sol de sable parsemé de quelques rochers, l’idéal pour que notre ancre accroche sur le sable, bloquée par les rochers. On ne met plus l’alarme mouillage du coup et on dort sur nos 2 oreilles!
  • Il est à proximité immédiate de toutes les commodités dont a besoin un marin:
    • 2 supermarchés très bien achalandés (on y trouve même le sacro saint Nutella, c’est dire!) à 5 minutes d’annexe proposent leur propre ponton pour dinghies (=annexes en anglais) et le personnel des supermarchés vous accompagne même jusqu’à votre bateau pour vous passer les sacs de course!
    • Un Shipchandler, magasin spécialisé dans les articles pour bateau. C’est le péché mignon du capitaine et le cauchemar de la caisse de bord. Même en étant pas propriétaire de son frêle esquif, comment ne pas résister au dernier feu de mouillage à leds qui vous fera économiser 2 Ampères / heure toute la nuit!
    • Des magasins de bricolage qui remplissent le même pour les réparations générales à bord (j’ai refait l’étanchéité de l’évier en début de semaine…)
    • Une marina permettant de faire sa clearance et même d’aller à la piscine en théorie réservée aux propriétaires des méga yatchs qui y sont amarés
    • Une machine à laver à jetons, tellement mieux que la lessive à la main!

Mais Saint Georges et Grenade en général c’est beaucoup plus que ça!

Ce qui marque quand on arrive ici c’est d’abord que vous n’êtes pas assaillis par les businessmen du tourisme de tout poil à commencer par les boyboats, ici inexistants. St Georges étant tout au Sud de l’arc Antillais, le passage des plaisanciers n’y est pas suffisamment intense pour que s’installent à demeure ceux qui sont toujours prêts à vous fournir tout et n’importe quoi pour quelques dollars.

A terre c’est exactement la même chose. Même les taxis se laissent éconduire sans insister.

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Et surtout, les gens sont incroyablement sympathiques, aimables, chaleureux, serviables. Toujours prêts à vous aider à trouver votre chemin, à vous faire goûter un fruit inconnu sur un étal de marché,… Ce matin une dame a offert une banane à Baptiste et à tenter de lui parler un peu (il dit “bye bye” mais pas encore “hello”, on y travaille ), elle m’a parlé de ses enfants, des cheveux bouclés de notre ptit gars,… Bref, un contact vraiment chaleureux et cela fait du bien!

Tellement qu’on s’y installerait presque! St Georges est la capitale de Grenade, île de 30km de long avec quantité de reliefs en son centre. On s’y promène assez facilement. quand la marche à pied ne suffit plus, un réseau de bus rustique mais extrêmement efficace permet de sillonner toutes les routes pour  2,75 dollars caribéens par trajet.

Les bus sont une attraction à eux seuls! La plupart sont décorés façon Tuning avec de grand autocollants colorés du type “road king” “asphalt killer”… Tous ont un “sound system” surdimensionné dont ils font bénéficier les voyageurs. Ils sont numérotés et il existe des arrêts de bus mais vous les prenez à peu près où vous voulez et ils vous arrêtent également à la demande sur leur trajet. A bord, un chauffeur et un “rabatteur, receveur, machiniste” chargé de faire monter le plus de monde possible, les arrêter au bon endroit et récupérer le prix du trajet. Les enfants ne payent pas mais ne doivent pas occuper de siège non plus. Mais dans ces gros minibus avec 4 rangées, on peut en mettre du monde!

En ville comme dans les bus, on se fond facilement dans le décor, personne ne nous dévisage, en  bref, nous profitons d’une vraie belle escale dans un pays qui semble respirer la joie de vivre.

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La ville est très escarpée, tout comme le relief de l’île tout entière. Le Sendall Tunnel relie le front de mer: le Carénage et le reste de la ville.

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Le Fort Georges, construit par les Français (Français et Anglais se sont pris et repris grenade plusieurs dizaine de fois!!) surplombe toute la capitale et domine la baie où nous mouillons ainsi que Grande Anse, une interminable plage de sable fin, cocotiers et eux turquoises.

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En ville, un immense ponton de plus d’1 kilomètre permet d’accueillir les navires de croisière. Depuis le début de la semaine, leur ballet est incessant. Ils arrivent le matin et repartent en fin de journée. Ces paquebots doivent à eux seuls doubler la population du centre de St Georges le temps de leur escale. Un centre commercial leur est dédié avec souvenirs, épices et Tshirt à l’effigie de Grenade. En ce qui nous concerne, nous nous contenterons, et ce sera amplement suffisant, du souvenir de cette belle escale!

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Nous mettons les voiles de nouveau ce week end pour des destinations encore plus confidentielles!

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