nov 06

Iridium ou l’art et la maîtrise de l’internet au compte goutte par satellite pour récupérer la météo

Pour des raisons de sécurité, nous avons emporté un téléphone satellite à bord. Il s’agit d’un téléphone du réseau Iridium. La couverture est la meilleure de tous les réseau de téléphonie par satellite, c’est la seule vraiment globale grâce à 66 satellites.

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Si les communications vocales ou par SMS passent à peu près bien (encore que la voix est loin d’être aussi claire que sur un réseau de téléphonie classique), pour internet c’est autre chose.

La connexion, en plus d’être onéreuse et facturée au temps passé, est aussi incroyablement lente: 2400 bauds. Absolument pas de quoi consulter la moindre page web avec des images dans de bonnes conditions.

L’internet par satellite est réservé à un usage bien particulier à bord: la récupération des fichiers météo autrement appelés les fichiers GRIB.

La première opération est de disposer d’un moyen simple et rapide pour obtenir ces fichiers.

Les 2 solutions que j’ai présélectionné sont:

– l’envoi des Grib par pièce jointe de mail grâce au service de globalmarinenet. Il suffit d’envoyer un mail vide à l’adresse: gmngrib@globalmarinenet.net avec, en objet, les caractéristiques du fichier grib que vous souhaitez recevoir (zone géographique en particulier)

Par exemple si j’envoie un mail à gmngrib@globalmarinenet.net avec pour objet “13N:61W:600 7day”, je recevrai la météo de la zone centrée sur la coordonnée 13° Nord et 61° Ouest selon un carré de 600 Miles nautiques et pour les 7 prochains jours.

L’inconvénient est que si l’on utilise sa messagerie standard, on récupère tous les autres emails avant de pouvoir consulter le mail avec le fichier grib attaché.

L’autre solution est  l’utilisation du programme zygrib qui permet de manière beaucoup plus visuelle de sélectionner sa zone de navigation, les paramètres du fichier grib que l’on veut récupérer et de lancer la récupération du fichier.

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Sur la carte ci-dessus sont représentés les flèches des vents pour la zone de navigation qui nous intéresse ainsi que les cumuls de précipitations prévus ce qui nous permet d’avoir une idée sur le type de navigation que nous allons vivre. Un fichier grib permet de voir l’évolution des paramètres sur plusieurs jours. Evidemment, comme toute météo, au delà de 3 jours de prévision, la prudence est de rigueur et mieux vaux reprendre une météo fraîche.

Revenons à notre connexion satellite.

Elle nous permet effectivement de recevoir de petits fichiers grib de quelques Kilo octets. mais évidemment, le PC qui sert à récupérer les fichiers grib depuis l’iridium en navigation est aussi la machine avec laquelle on se connecte à Internet lorsque le wifi est disponible.

Dès que la connexion satellite au compte goutte est ouverte, tous les programmes en arrière plan (mise à jour windows, dropbox,…) se mettent à utiliser ce tout petit tuyau, le rendant inutilisable pour nos programmes de météo (et pour tout le reste en passant…).

C’est là qu’intervient le firewall.

L’idée est de bloquer à la demande tout le trafic internet et de ne laisser passer que les applications qui nous intéressent comme zygrib.

Le principe étant posé, j’ai passé un peu de temps à chercher un firewall sans 3 tonnes de publicité et d’adwares et qui fasse le travail tout simplement. Exit les Comodo ou zoneAlarm. Trop compliqués, ultra commerciaux et pas assez paramétrables. J’ai trouvé la perle, il s’appelle Tinywall et permet de bloquer/débloquer spécifiquement les applications comme zygrib. Zygrib est en fait une interface au firewall natif de windows mais je ne rentre pas plus dans les détails!

Paramètres pare-feu - TinyWall 06112014 020431

Sur la copie d’écran on voit que j’autorise zygrib, Chrome, LiveWriter et Thunderbird à sortir sur internet.

Il suffit alors d’activer le firewall lorsque l’on est connecté par iridium et de le désactiver lorsqu’on a trouvé un bon wifi!!

Voila de quoi recevoir la météo sur toute la planète!

nov 06

La petite vie de Baptiste

Comme nous nous y attendions, la vie sur le bateau plait beaucoup à Baptiste. Il s’est très bien adapté à toutes les contraintes qu’elle impose, en particulier le port de gilet ou du harnais.

Il est toujours content d’aller faire des courses en annexe avec Stéphane (ce qui me permet d’être plus tranquille pour faire classe aux filles).

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Et surtout lui qui aimait l’eau, il en a pour son compte!!

Le matin, il a souvent le droit à une petite séance de piscine rien que pour lui:

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L’après midi, il se régale à la plage, dès qu’il y a des vagues.

Si nous n’avons pas le courage de gonfler la piscine, nous lui mettons un ou deux seaux d’eau, ce qui lui permet de jouer un moment, d’autant plus qu’il peut tout renverser à côté sans problème!

Et puis il commence à être à l’aise quand on le met directement dans la mer, au pied du bateau. Il s’accroche de moins en moins à nous, même si on lui tient encore la main.

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Et pour finir, hier, nous avons été à la piscine de la marina voisine moyennant 2 cocas au bar. Notre petit bonhomme commence à se lâcher complètement! Bientôt le PMT?!

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nov 05

Fluctuat nec mergitur, nous sommes à flot!

Peu de temps (eh oui on est aussi débordé sous les tropiques en bateau, et plus que ce que vous imaginez!) et peu de connexion WIFI digne de ce nom pour donner de nos nouvelles et de celles d’Ysun.

Nous sommes à nouveau à flot depuis mercredi dernier.

Le joint du sail drive babord ayant été remplacé et les silent block des moteurs changés, j’ai passé la dernière journée sur le chantier à coordonner un peu les différents travaux avant la remise à l’eau dont un peu de retouches de peinture tant qu’à avoir le bateau hors de l’eau…

A 12h j’ai le feu vert du superviseur, nous pouvons être remis à l’eau à 14h -on parle de “launch” en Anglais soit littéralement le lancement du bateau.

Je prépare mes premières pizza maison pour fêter ça avec les enfants au retour de leur balade. Evidemment ils sont ravis!

A 14h la machine se met en route. L’opérateur commence à disposer le travel-lift au dessus d’Ysun et à assembler les sangles sous les coques.

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C’est toujours impressionnant de voir cet énorme et mastodonte, le travel lift, bip-bip strident de chantier hurlant, encadrer le bateau qui pèse 7 tonnes quand même et le soulever comme un rien pour le mettre à l’eau.

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La procédure est évidemment l’inverse de la procédure de sortie. On nous demande de quitter le bateau pendant le transport à terre, l’engin soulève Ysun de ses cales grâce aux sangles et en quelques secondes les 50m qui séparent la place du bateau à terre et la cale à flot sont parcourus par la machine qui pose doucement le bateau à fleur d’eau. Nous pouvons alors monter de nouveau sur le bateau et la grue poursuit la mise à flot.

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A la fin de la procédure, le travel lift coule un peu plus ses sangles sous le bateau vers l’arrière et les ressort facilement du bassin.

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Le chef mécanicien vient faire les dernières vérifications et assister à la première mise en route des moteurs depuis la réparation. J’ai une petite montée d’adrénaline au moment de remettre le contact sur chacun des 2 moteurs mais tout est en ordre. Il faut dire que, contrairement à un véhicule terrestre dont on pourrait vérifier le fonctionnement immédiatement après réparation, ici les moteurs sont refroidis à l’eau de mer et doivent dont être à flot pour fonctionner.

Je suis heureux de retrouver un moteur babord en état de marche et mon équipage est heureux de quitter cette place à terre dont l’unique mais énorme problème est la quantité de moustiques au centimètre cube la nuit…

Nous embarquons toute la troupe directement sur le quai de la cale de mise à l’eau, nous sommes pressés de quitter St David!

Nous prenons la mer pour 30 minutes de moteur vers Hog Island, un mouillage voisin sans moustique et avec une belle petite plage!

Nous voguons de nouveau!

nov 05

9 à bord pendant 10 jours, une escale technique et de belles découvertes

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2 semaines après avoir pris la mer et quitté la Martinique, nous avons accueilli à bord Ann et Jérôme ainsi que Luca, 4 ans et Alicia, 3 mois. Pour ces 10 jours, nous avions prévu une petite croisière au Nord de Grenade mais comme vous le savez, nous avons été forcés à faire une escale technique imprévue au milieu du séjour ce qui a limité notre remontée au Nord.

Mais les imprévus qui font parti de l’aventure et, en écrivant ces lignes, je pense à l’immense paquebot de croisière que j’observe par le hublot. Les flots de touristes qui sont déversés sur Grenade sont à l’abri des fortunes de mer, eux au moins… Hum, les images récentes d’un certain Concordia me remettent les idées en place. La mer c’est la mer… Quelque soit l’esquif!

Qu’à cela ne tienne, nous avons passé 10 jours à vivre à 9 à bord dont 4 enfants et 1 nouveau né et une moyenne d’ages de 3,6 ans . Evidemment c’était un peu bruyant mais nous avons tout de même réussi à passer de belles soirées et à faire de belles découvertes.

Restrospective:

Départ de St Georges avec un petit déjeuner au Nutella, condition sine qua non pour que Ann embarque 😉

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Navigation de 5 heures, pour amariner les nouveaux venus (gloup’s…). En fait, le faible nombre de possibilités de mouillage au Nord de Grenade ne nous laisse pas vraiment le choix que de commencer par un long bord.

Les grands ont eu quelques soucis mais la petite Alicia, elle, était à l’aise comme sur terre!

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Arrivée à Cariacou, avant de devoir reprendre la route pour notre escale technique à sec, nous avons pu débarquer sur Sandy Island, une toute petite langue de sable de quelques mètres de largeur mais avec des cocotiers et du sable blanc digne d’une très belle carte postale!

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Bon, par contre ne pas me chercher sur la carte postale, je répare le moteur d’annexe dont le lanceur a “dérapé” et qu’il faut démonter et retendre… Ben oui, il y en a qui bossent pour rapprocher les cartes postales des bateaux. Quelques coups de clef à douille plus tard, on était prêts à repartir au bateau sans avoir besoin de jouer à Robinson Crusoé

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Ensuite, ce fut le retour bien malgré nous au Sud de Grenade pour notre escale technique à terre pour réparer le sail drive babord. Nous avons profité de cette escale pour louer un petit minibus et visiter l’intérieur de Grenade dont la cascade Annandale, un des plus beaux sites de l’île dans un jardin tropical présentant toutes les essences d’arbres et arbustes de Grenade.

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La cascade est très rafraîchissante et Jérôme se lance pour le saut de l’ange.

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Le lendemain matin, sans moi puisque je surveillais les derniers travaux avant la mise à l’eau au chantier, toute la troupe a visité un jardin de découverte des épices produites à Grenade surnommée l’île aux épices.

Epices pour parfumer, colorer, relever les plats. Les enfants ont testé toutes les différences épices du jardin.

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Nous quittons enfin St David (son bar resto et ses moustiques) mercredi à 14h30 pile, juste à temps pour reprendre notre route vers un mouillage plus sympa dans le Sud Ouest de Grenade à coté de l’île de Hog avec une petite plage déserte et très sympa.

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Le vendredi, nous remettons les voiles vers l’île Ronde, une île déserte au Nord de Grenade que nous atteignons après 4H de navigation au vent, coté Atlantique.

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L’île Ronde étant inhabitée, nous sommes quasiment seuls sur ce petit mouillage tranquille et dont les eaux foisonnent de poissons. Nous y avons même vu notre premier Requin, un requin dormeur (pas de photos, il se cachait dans une grotte).

Le coucher de soleil sur les rochers des Sœurs et nous passons une bonne nuit à peine bercés par un faible roulis.

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La navigation retour vers Grenade tient ses promesses, coté Caraîbes, peu agitée, en vent portant. L’équipage peut profiter des distractions des navigations comme le trampoline!

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Nous finissons par toucher St Georges, notre port de départ et la sympathique capitale de Grenade qui, depuis que nous sommes partis est l’île sur laquelle nous nous sentons le mieux!

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Le séjour d’Ann et Jérôme s’achève sur une petite séance photo de tout l’équipage de Paricaraibes avec polos personnalisés et pavillon.

Un petit stop au ponton carburant du Grenada Yatch Club, si pratique pour embarquer et débarquer poussette, maxicosy, etc…

Nous espérons que vous avez passé de bonnes vacances avec nous et qu’elles figurerons dans le TOP 10 de vos vacances dépaysantes malgré les petits soucis 😉

Bon retour dans la grisaille parisienne, nous on continue la route!

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oct 28

Passage chez le garagiste… à sec

Je m’apprêtais à faire un article sur l’accueil de nos amis Ann et Jérome à bord  et de leur petite famille, Luca, 4 ans et Alicia, 4 mois qui sera vraisemblablement la plus jeune navigatrice du bord et voilà que nous sommes depuis quelques jours sur un bateau… Sur terre!

Samedi matin en sortant d’un mouillage à Cariacou, petite île au Nord de Grenade, au moment d’embrayer le moteur babord, je ressens de violentes vibrations qui me font immédiatement arrêter le moteur. Apparemment nous sommes en panne et je contacte notre loueur pour connaître ses instructions.

Pas de doute, pour réparer le moteur, il nous faut mettre le bateau hors de l’eau dans un chantier au Sud de Grenade. C’est donc 5h de navigation qu’il nous faudra faire de nouveau alors que nous avons parcouru cette route du Sud de Grenade jusqu’à Cariacou la veille seulement.

Pour nos invités qui commencent à peine à s’amariner c’est une petite épreuve supplémentaire. Pour moi, c’est la tension d’avoir à gérer une panne plutôt sérieuse qui nécessite de mettre le bateau hors de l’eau et qui nous prive d’un moteur. Mais nous sommes prévenus, à bord les avaries et pannes en tout genre arrivent fréquemment. Je n’ai pas fait un stage de mécanique en juillet pour rien!

Lever un bateau hors de l’eau est une première également.

Nous touchons la petite crique de St David vers 14h le 26 octobre. Ici c’est une escale technique pour de nombreux navigateurs. La langue dominante des navigateurs qui arpentent le petit bar jouxtant le plage est la langue de Molière. Navigateurs au long cours venus sortir leur bateau de l’eau et le stocker ici pour quelques mois, le temps d’une pause ou d’une saison cyclonique ou encore le temps de faire la maintenance du bateau.

Car en effet, sur un bateau, même si de nombreux travaux peuvent être réalisés à flot, un certain nombre d’autres comme la réparation de notre moteur ou la peinture de la coque doivent être réalisés hors de l’eau.

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Quand on arrive sur le “Yard”, on dirait “port à Sec” en français, surtout un dimanche soir, se dressent face à nous deux immenses allées de bateaux posés sur des cales. Pas âme qui vive dans les environs mis à part les gardes de sécurité à l’entrée. Le ciel est gris, la scène en est d’une intensité dramatique qui me prend au ventre. Peut être la vision de ces montres de plus de 12 mètres pour la plupart, qui, tels l’Albatros de Baudelaire, ont les aîles coupées et semblent si patauds tout à coup. Peut être également un peu plus ce soir alors que nous devons faire cette réparation de première importance sur le bateau et que nous venons de naviguer 5h dans une mer plutôt agitée sur la côte au vent de Grenade. J’aurais tellement voulu offrir à nos amis cocotiers et sable blanc sans concession… Mais la voile c’est un ensemble: les découvertes et la mécanique. A ce stade nous ne savons pas exactement quel est le problème et si notre temps ici se comptera en heures ou en jours.

Au petit matin, après une nuit particulièrement agitée à bord car la houle rentre dans la petite crique, nous débarquons à terre en annexe tout les passagers  afin d’épargner aux estomacs éprouvés l’aigreur d’un petit déjeuner version aller-retour marin.

Tout à coup le chantier désert de la veille s’anime. Le bureau ouvre, je suis le premier à y rentrer, coordonnant les actions de notre loueur et du chantier pour pouvoir sortir le bateau de l’eau dès que possible. C’est désormais planifié, dans quelques minutes je conduirai le bateau dans la cale qui permettra au travel-lift, immense grue sur roues de soulever notre bateau et de le poser sur les cales.

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Les hommes  du chantier sont des professionnels aguerris et la manoeuvre est plus facile que ce que j’aurais pu imaginer, la principale difficulté se trouvant être la marche arrière avec un catamaran ne disposant plus que d’un seul moteur. Evidemment, toute tentative de mettre les gaz vers l’arrière se transforme en une rotation du bateau sur lui même qui n’est plus compensée par l’autre moteur et qui met le bateau de travers. Et quand on doit rentrer en marche arrière dans une cale (on va dire l’équivalent d’un “box” de parking pour une voiture) dont la largeur est approximativement celle du bateau, cela devient gênant… Heureusement, à la fin de ma marche arrière, un dinghy du chantier corrige les quelques degrés qui manquent au bateau pour rentrer droit mais je suis plutôt satisfait de la manoeuvre. Anne en équipière de plus en plus confirmée et Jérôme en équipier débutant remplissent admirablement leur rôle: protéger le bateau avec les pare battages et lancer les aussières à terre aux gars du chantier qui réalisent l’opération au moins une dizaine de fois par jour et restent d’un zen infini comparé à mon taux d’adrénaline au plafond.

Ensuite, il n’y a plus rien à faire soi même. L’immense grue, le Travel-lift, qui a préalablement positionné ses sangles sous l’emplacement dans lequel on a mis le bateau, les soulève alors et lève le bateau. Nous restons à bord pour le début de l’opération puis quittons le bateau alors que les techniciens finissent de le sortir de l’eau et que le travel-lift passe en fonction “travel” et dépose doucement le bateau sur des cales à terre.

Voila, notre beau catamaran et fidèle destrier est maintenant cloué au sol avec les autres, comme on entre dans la salle d’attente d’un médecin en attente d’un diagnostic et d’un traitement.

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Nous devrions être de nouveau à flot demain soit un travail d’une rapidité exemplaire des hommes de l’art qui ont démonté le sail drive ou arbre d’hélice, changé la pièce défectueuse et remonteront le moteur demain.

Cette nuit nous dormirons dans un mouillage qui ne bougera pas et avec vue sur terre… Plutôt original comme aléa.

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oct 21

Moustique, l’île des milliardaires, des cocotiers et du sable blanc

Après un passage à Bequia, première îles des Grenadines de St Vincent, nous mettons le cap vers l’île Moustique.

Nous connaissons la légende. Moustique est l’île des stars de la jetset et des milliardaires, rachetée pour presque rien dans les années 60 par un citoyen de Sa Majesté devenu Lord ensuite qui a commencé à construire sur cette petite île quasi déserte des résidences pour « people » très aisés.

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Il a eu l’intelligence d’offrir une parcelle de Moustique à la princesse Margaret, sœur de la reine Elisabeth II, en guise de cadeau de mariage. Il n’en fallu pas plus pour amorcer la machine et pour faire de ce petit îlot le havre de paix des têtes couronnées, émirs, sultans et stars du rock (Mick Jaeger himself).

Aujourd’hui, la Mustique Company (toute ressemblance avec la World Company de Mr Silvestre serait purement fortuite) gère quelques dizaines de villas cachées sur toute l’île et construites par les plus grands architectes dans des styles aussi luxueux que variés.

Au cas ou cela pourrait vous tenter, vous trouverez ici les tarifs à la semaine pour des villas de 6 chambres. Ca commence à 20 000$ US, personnel inclu !

http://www.mustique-island.com/search-result?bedrooms=6+to+9&budget=All&villa_name_for_url=all

En ce qui nous concerne, Moustique était également un petit luxe car ici, on ne jette pas son ancre, on pourrait abimer les coraux (et amener des manants sur l’île), on paye 75$US pour la nuit! Le prix d’une chambre d’hotel de qualité moyenne en France… Nos précédentes bouées nous ont plutot couté entre 15 et 25$ maximum!

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Pour le reste, les ultra-riches ont bon gout. Les plages sont magnifiques, carte-postalesques et quand on débarque on déambule dans un paradis où rien ne dépasse, et ou même les cocotiers sont peignés.

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Les premières villas qu’on aperçoit trônent dans des parcs paysagers somptueux dont on ne peut que deviner l’agencement car chaque villa est soigneusement protégée des regards.

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Sur les routes bien aménagées, de petites voiturettes style voiturettes de golf transportent le personnel de l’île qui ne manque pas de vous sourire largement avec un grand bonjour.

Dans le ciel, un avion estampillé Mustique Company amène de nouveaux vacanciers sur l’île.

Nous sommes en plein paradise disney (is)land!

oct 20

Young Island, perle du Sud de St Vincent

La côte de St Vincent est relativement exempte de mouillages très hospitaliers. On l’a vu avec Cumberland, l’endroit est sur la route des plaisanciers descendant aux Grenadines mais dispose de très peu d’infrastructure hôtelières ou spécifiques à la plaisance.

Lorsque l’on descend au Sud de St Vincent, cet état de fait change. On arrive dans la baie de Kingston, la capitale puis immédiatement à Young Island, où l’on voir fleurir de nouveau de très belles villas et des hôtels pour touristes internationaux. On croise beaucoup d’américains et de canadiens.

Young Island est une petite île avec une magnifique plage qui a fait le bonheur des enfants après l’école vendredi. Elle abrite un hotel de luxe pour honney-mooners. Devant l’hotel, le mouillage se fait uniquement sur bouée, le petit canal entre Young Island et St Vincent étant parcouru de courants assez forts.

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Derrière Young Island, se trouve l’îlot Duvernette, un tout petit cailloux de 80m de haut sur lequel les anglais avaient installé des canons au XYIIIième siècle. Il faut dire que le lieu s’y prête à merveille. Il ressemble au rocher du Diamant martiniquais.

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Nous y avons conduit notre troupe par les escaliers qui permettent son ascension grâce au petit ponton sur lequel amarrer son annexe.

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De là haut on domine la cote Sud de St Vincent et on aperçoit Bequia, la première île des Grenadines de St Vincent.

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Nous redescendons l’ilot Duvernette et mettons le cap sur Bequia.

oct 19

Au voleur!

Nous avions des procédures de sécurité, certaines actives, certaines encore un peu dans les cartons il faut bien le dire pour certaines mesures de sécurité de nos affaires à bord…

Par exemple, nous prenons maintenant l’habitude de planquer dans le bateau tout ce qui pourrait avoir de la valeur: espèces évidemment mais aussi ordinateurs, téléphones,… Ceci la nuit et quand nous sommes de sortie.

La voile est un monde de rigueur et lorsqu’on définit des règles de sécurité on s’y tient à 100%.

Nous venons de constater, probablement plusieurs jours après, la disparition du tel mobile de Anne et de l’équivalent de 300€ en espèces qui étaient (mal) cachées dans la table à carte.

Nous avons une forte présomption sur le mouillage à Cumberland St Vincent lorsque nous étions en train de boire un verre. Nous étions alors tellement proches de la plage qu’il était aisé de venir à la nage au bateau.

Il s’en est fallu de peu pour que d’autres choses plus chères ou importantes ne disparaissent. Nous en sommes quitte pour une désactivation de carte SIM et un trou de 300€ dans la caisse…

Nous réajustons toutes nos procédures de contrôle sécurité. En cas d’absence du bord, le matériel électronique est regroupé et caché dans les endroits les plus improbables possibles du bateau (qui ne manque pas de cachettes). Par précaution, nous laissons tout de même quelque argent mal caché dans la table à carte pour donner à un éventuel nouveau voleur ce qu’il pourrait chercher sans lui donner envie de chercher plus loin.

Nous contrôlons également tous les 2 la fermeture des hublots et de la porte.

La nuit, nous descendons tout dans notre couchette et nous nous assurons que le bateau est également bien fermé.

C’est le tout premier “cambriolage” de notre vie et il se déroule en bateau. Espérons que cela ne se reproduira pas.

Comme dit Eric, notre loueur de bateau: tant que le bateau flotte la vie est belle :)

Nous partons vers Moustique, autre perle des Grenadines.

oct 17

Arrivée sur les terres de Jack Sparrow

Nous sommes donc partis de plus grand matin que la veille de la pointe Sud de Ste Lucie ce qui nous a permis d’avoir un vent favorable au largue (120°) du bateau et une allure confortable qui nous a conduit à St Vincent en 4h.

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Dernière vue sur les pitons de Ste Lucie.

Une fois dépassée la pointe Nord de St Vincent, le vent chute complètement et nous sommes forcés à mettre les moteurs.

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Notre destination est une baie sur la côte Est de St Vincent qui a pour nom Cumberland.

Mais avant d’aborder les côtes de St Vincent, il nous faut faire la traditionnelle Clearance, la formalité d’entrée dans le territoire qu’il devait être possible d’accomplir à Walilabou Bay, à quelques minutes de Cumberland.

Nous arrivons à Walilabou vers 13h30, seul voiler de la baie. Les Boyboats nous abordent pour nous proposer une bouée pour la nuit. N’y passant que quelques heure, je négocie 10 EC pour quelques heures.

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Je décide d’aborder le ponton du lieu en annexe avec Lucie un peu avant l’heure d’ouverture théorique de la douane.

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Nous débarquons sur un ponton marqué par les âges et la mer qui ne devrait pas tarder à s’effondrer. Au bout du ponton, une petite cabane. Nous attachons l’annexe à une vieille échelle rouillée. Pendant les manœuvres d’appontage de l’annexe, un fou nous regarde fixement sans rien nous demander ni nous proposer, il nous suivra un peu durant nos déambulations autour du ponton et s’évanoui bientôt dans la végétation attenante.

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Nous sommes seuls. à la sortie du ponton, se dresse une statue de pirate nous accueille, œil caché, crochet en guise de main gauche, bandana à tête de mort de rigueur. Un peu plus loin des cercueils ouverts tapissent une vieille bâtisse à colombages, probablement un repaire de flibustiers!

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Seuls les chiens errants et le ressac nous accompagnent dans la découverte de cette ville fantôme. Pas âme qui vive dans les parages.

Devant la bâtisse, une potence se dresse et attend de pied ferme le pirate qui osera défier le maître de ces lieux. Les cercueils sont déjà tout prêts. Le canons attendent le navire de l’inopportun visiteur.

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Nous osons alors rentrer dans la masure et découvrons à l’intérieur de la taverne… Un repaire de pirates! Et pas n’importe lequel, Jack Sparrow en personne, alias Johny Depp dont les photos s’étalent sur les murs intérieurs de cet ancien décor de Pirate des Caraïbes!

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Visiter ces décors sans âme qui vive nous aura plongé directement dans l’ambiance du film et de la flibuste! Nous découvrons peu après un petit restaurant, bar où une vieille dame nous accueille à moitié convaincue. Il faut dire que la saison touristique commence dans 1 mois ici et que les locaux n’ont pas encore redémarré à plein régime.

Dans son restaurant, d’autres décors, des déguisements de pirates, les dédicaces des acteurs du film et des coupures de presse qui nous informent que cette petite crique perdue à St Vincent avait été choisie en 2005 pour le tournage des 2ièmes et 3ièmes opus des célébrissimes aventures de Jack Sparrow. Nous sommes vraiment en plein décor hollywoodien.

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Plus tard, au bateau, je retrouve un plan du film où l’on reconnait bien la petite baie de Walilabou.

Le grand ponton décor sur l’image a été détruit par un ouragan en 2008.

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Nous remontons dans l’annexe, nous avons fait choux blanc pour les formalités d’entrée. La saison non plus n’a pas encore commencé pour les douaniers de Wallilabou Bay. Nous avons, en revanche passé un bon moment en compagnie du célèbre Capitaine Sparrow!

oct 15

Première tentative de traversée vers St Vincent ou l’art de renoncer

Certains l’ont suivi au journal TV en métropole une tempête tropicale nommée Gonzalo joue les prolongations en cette fin de saison cyclonique.

Que tous se rassurent (en même temps, nous n’avons pas de wifi ici donc vous vous rassurerez plus tard quand nous publierons l’article!), Gonzalo est loin de nous avoir apporté le moindre souffle de vent supplémentaire, il est passé bien trop Nord.

En revanche il a quand même modifié la circulation générale des vents dans la Caraïbe nous apportant un vent d’Ouest dimanche puis de Sud lundi. Ce vent de Sud nous avait fait décaler notre traversée vers St Vincent à ce mardi.

En effet, pour les non voileux qui nous lisent, il est impossible d’évoluer contre le vent. On peut naviguer entre 30 et 60° du vent (en fonction du bateau et le notre c’est 60°), ce qu’on appelle naviguer au près mais il faut alors “tirer des bords” c’est à dire faire de grands zigzags pour évoluer sur sa route.

St Vincent se situant au Sud, nous étions donc dans cette situation que nous avons évitée.

Par la même occasion Gonzalo nous a apporté une vilaine houle de Sud Ouest et nous a fait passer une assez mauvaise nuit au mouillage.

Ce matin, mardi, le vent devait être revenu au Sud Est suivant la météo. Nous voila donc à Soufrière (St Lucie) pour les formalités de sortie du territoire (la clearance). Le temps de refaire 2 fois les papiers car le taciturne fonctionnaire n’aimait pas mon écriture, nous voila à appareiller à 11h du matin vers St Vincent. Ce n’était déjà pas une heure particulièrement matinale.

Nous voici au large de Ste Lucie et, surprise, notre vent qui devait être retourné sagement au Sud Est, se trouve toujours au secteur Sud. Nous tentons un premier bord avant de prendre une décision, quelques virements aussi pour roder la manœuvre et voir quels angles de vent le bateau peut tenir face au vent (au près).  Le bateau avance bien mais avec cette allure, sans changement de vent, nous serons à St Vincent entre 17h et 18h. Trop tard, nous risquons d’arriver la nuit ce qui est complètement imprudent (et interdit par l’assurance!). Nous décidons donc de modifier notre destination et de faire route vers la pointe Sud de Ste Lucie: Vieux Fort. Malheureusement le vent tourne bien Sud Est comme prévu plus tot dans la matinée et,un peu pressés d’aller à la plage se dégourdir les enfants, nous finissons vent de face… au moteur…

La trace ci-dessous illustre nos tâtonnements où comment faire 2 fois la distance quand on veut aller d’un point A à un point B. C’est ça aussi la voile 😉

Et il parait qu’aux Antilles le vent est toujours d’Est 😉

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Traversée prévue demain, on est dans les startings blocks! Et sur un petit mouillage tranquille et très confortable!

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