Après 22h de navigation au moteur sans vent ni mer, nous avons rallié St Martin en regardant s’en aller au loin les Iles Vierges, archipel magnifique que nous avons vraiment pris le temps d’explorer! C’est l’un des endroits de notre voyage où nous reviendrions un jour bien volontiers!
La nuit fut calme, étoilée et sans lune. J’ai beaucoup de plaisir à naviguer de nuit quand les conditions sont aussi faciles. Même si je préfère le silence des voiles au ronronnement du moteur, voyager sous la voie lactée parfaitement visible, assistant au défilé du soleil, des planètes, de la lune, jouer à repérer les constellations avant d’assister de nouveau au spectacle de l’aube est un vrai bonheur. La trainée phosphorescente du plancton bioluminescent à l’arrière du bateau nous rappelle que sur les mers, la vie est partout. A bord c’est silencieux. Les enfants sont couchés, Anne se repose pour son prochain quart et j’apprécie aussi cette solitude à la barre. Il faut dire aussi qu’en équipage familial les enfants prennent en charge l’animation durant la journée et qu’un peu de calme fait du bien!
Vers 9h nous touchons donc la première terre française de notre voyage depuis mi-octobre. Nous mouillons dans la baie de Marigot. Une immense baie de sable où le mouillage est très facile, face à Marigot, la ville principale de St Martin.
St Martin est une île divisée entre la partie Française au Nord et Sint Marteen, la partie hollandaise au Sud, moins grande en superficie. Les Saint Martinois ont le statut de Collectivité d’Outre Mer (COM) après avoir été rattachés à la Guadeloupe pendant longtemps. Cette indépendance semble assez logique car même si culturellement on est bien aux antilles, à St Martin les habitants parlent plus l’anglais que le français et le dollars est accepté partout. Il faut dire que la partie hollandaise anglophone et la partie française partagent et échangent de nombreux biens et services.
St Martin est un étonnant mélange de tout ce que nous avons vu aux Caraïbes. On y rencontre quelques cases de style colonial, parfois bien conservées, parfois usées par le temps ou les cyclones avec, à leur pied, de vieilles dames qui vendent quelques légumes étalés sur un linge rapiécé. Non loin de là, un centre commercial flambant neuf propose ses montres et bijoux de luxe en vente hors taxe, exploitant le statut de port franc de l’île. Des minibus taxis collectifs sillonnent l’île et interpellent les piétons pour les conduire quelques kilomètres en échange d’une pièce ou deux. On y croise aussi des supermarchés français comme des enseignes de la restauration rapide connues que viennent fréquenter des écoliers en uniforme.
St Martin pourrait donc être un mélange de Martinique pour le coté français, de St Thomas aux USVI pour les boutiques de luxe détaxées et de Jamaïque pour ses quartiers populaires et animés et son créole tinté d’anglais. Ajoutons y une touche de côte d’azur pour les restaurants qui bordent le port de Marigot. A Sint Marteen, on retrouve en plus l’architecture hollandaise des rues commerçantes du front de mer de Bonaire et les pubs animés par le “happy hour” quotidien.
En bref l’île est un melting pot étonnant.
A bord, nous avons retrouvé tous ces produits dont nous nous étions très bien passé jusqu’à maintenant mais qui sont revenus dans nos assiettes avec grand plaisir. On peut citer la pâte feuilletée, les lardons et la crème fraiche, tous trois typiquement français qui réunis nous ont fait de très bonne flamenkuche!
Il est également impressionnant de constater la différence de prix entre St Martin et les îles précédentes (Culebra, USVI, BVI) pour les denrées alimentaires à la faveur de l’île française où l’on retrouve les niveaux de prix de Puerto Rico mais avec des produits français.
Nous profitons également de la pâtisserie de Marigot pour un petit dessert bien sympathique.lui aussi typiquement français!
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